Cinq jours avant son élection à la présidence
Burkart se fait lâcher par le chef de campagne et la secrétaire générale du PLR

À l'approche de l'élection de Thierry Burkart à la tête du PLR, deux personnages clés du parti tirent leur chapeau. Qu'est-ce que cela signifie pour le futur président du parti?
Publié: 28.09.2021 à 06:02 heures
La secrétaire générale du PLR, Fanny Noghero, a démissionné à l'approche de l'arrivée de Thierry Burkart au pouvoir.
Photo: zVg
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Samedi, le PLR élira son nouveau président: Thierry Burkart, conseiller aux États argovien succèdera a Petra Gössi. Si son élection ne fait pas de doute, l’homme de 46 ans ne fait pourtant pas l’unanimité au sein du parti. Beaucoup craignent qu’il ne le fasse pencher le PLR à nouveau trop à droite, ce qui risque de déplaire aux régions urbaines à forte croissance. Il n’y a pourtant pour l’instant aucun signe d’un tel revirement.

Thierry Burkart aura toutefois d’abord à gérer deux départs au sein du parti: celui du chef de campagne Damian Müller et celui de la secrétaire générale Fanny Noghero.

Pour Fanny Noghero, il manque une base de confiance

Comme le rapporte le «Tages-Anzeiger», Fanny Noghero a envoyé lundi un courriel au groupe parlementaire fédéral pour annoncer sa démission à partir de fin mars 2022. C’est la prochaine date possible avec un préavis de six mois.

Lors de son entrée en fonction il y a un an, la secrétaire générale s’était effectivement engagée à accompagner le parti jusqu’aux élections fédérales de 2023. Mais le changement de présidence à venir du parti l’a fait réfléchir.

Le quotidien suisse alémanique cite cette phrase extraite de son courrier: «Le lien étroit et la confiance entre le président du parti et le secrétaire général sont indispensables pour mener des batailles politiques». Fanny Noghero écrit encore qu’elle souhaite ainsi donner au futur président Thierry Burkart l’opportunité de former un bon duo pour mener le PRL à la victoire lors des élections fédérales.

Damian Müller accuse le manque de temps

Entre Damian Müller et Thierry Burkart, une certaine rivalité est palpable. Tandis que le chef de campagne était un partisan convaincu de la politique climatique de Petra Gössi, le futur président s’était opposé à la loi sur le CO₂. En outre, le fait qu’on considère aussi bien Damian Müller que Thierry Burkart comme de grands espoirs politiques aux ambitions similaires ne peut que renforcer la compétition entre eux.

Damian Müller avait été nommé chef de campagne avant que Petra Gössi n’annonce sa démission. Il se défend de partir à cause de l’ascension de Thierry Burkart, mais parle plutôt d’un manque de temps. Toujours selon le «Tages-Anzeiger» il devrait bientôt occuper un nouveau poste dans l’économie. «Cela m’oblige à mettre un accent politique clair sur mon mandat de membre du Conseil des États pour le canton de Lucerne», explique-t-il.

Une chance pour Thierry Burkart

Même si ces deux départs et leur interprétation publique peuvent nuire au futur président du PLR, ils constituent une opportunité. Thierry Burkart se retrouve avec le champ libre pour composer son équipe comme il l’entend. Il pourra ainsi éviter d’avoir des francs-tireurs dans son entourage proche (contrairement à Petra Gössi).

L’Argovien a déjà commencé à le faire lorsqu’il a introduit ses vice-présidents au moment d’annoncer sa candidature: il s’agit du conseiller aux États Andrea Caroni, des conseillers nationaux Andri Silberschmidt, Philippe Nantermod et la conseillère aux États Johanna Gapany. Thierry Burkart aurait promis aux femmes du PLR qu’il ferait entrer une autre membre à la vice-présidence. (sf/mkl)


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