Contrainte ou pas?
L'ex-boss de Credit Suisse fait recours contre l'acquittement de son ex-employée de maison

Tidjane Thiam annonce sur son compte Instagram son intention de faire recours contre l'acquittement de son ex-employée de maison pour tentative de contrainte. Selon l'ex-patron de Credit Suisse, la décision du tribunal de Meilen (ZH) est erronée.
Publié: 10.08.2024 à 11:04 heures
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ATS Agence télégraphique suisse

L'ancien patron de Credit Suisse Tidjane Thiam a annoncé faire recours contre l'acquittement de son ex-employée de maison, récemment jugée et acquittée pour tentative de contrainte. Le tribunal de district de Meilen a acquitté mardi l'ancienne employée de maison de Tidjane Thiam, estimant que le courriel qu'elle avait envoyé pour lui demander une importante somme d'argent n'était pas une contrainte.

Dans un post datant de jeudi relayé samedi par plusieurs médias alémaniques, M. Thiam prend position. «Cette semaine, malgré les preuves avancées dans l'affaire, la Cour a décidé d'acquitter l'ex-employée dans un jugement qui, à mon avis, est erroné et qui fera l'objet d'un appel», écrit-il.

Pas de contrainte?

L'ex-employée, une Roumaine de 43 ans, travaillait dans la villa de Tidjane Thiam à Herrliberg (ZH). Elle réclamait à son ex-patron 587'000 francs pour régler leur différend, faute de quoi elle informerait les syndicats et le Comité international olympique, dont Tidjane Thiam était déjà membre à l'époque. L'ancien patron de Credit Suisse n'a pas payé et s'est adressé à la police.

Sur Instagram, l'ex-patron de Credit Suisse Tidjane Thiam fait savoir qu'il fera appel contre l'acquittement de son ex-employée de maison par un tribunal zurichois (archives).
Photo: ENNIO LEANZA

Pour le Ministère public, ce courriel constituait une tentative de contrainte et une tentative d'extorsion. Il avait requis une peine de 7 mois de prison avec sursis et une amende de 1200 francs.

Mardi, la juge a justifié l'acquittement par le fait qu'une contrainte suppose la menace d'un préjudice sérieux, rappelant que l'ancien patron de Credit Suisse avait eu auparavant «mauvaise presse» après avoir ordonné la filature de cadres supérieurs de la banque. Il est donc peu probable qu'il verse ensuite plus d'un demi-million de francs à une employée de maison uniquement parce qu'elle aurait pu rendre publiques les mauvaises conditions dans lesquelles elle a travaillé pour le banquier, a estimé la juge.

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