Coup de tonnerre dans le canton de Vaud
Un député vert claque la porte de son parti, jugé plus woke qu'écolo

Le député vaudois au Grand Conseil Andreas Wüthrich démissionne des Vert-e-s, annonce-t-il dans un communiqué. Cet agriculteur bio explique notamment son choix par le fait que la formation écologiste s'occuperait davantage des questions sociétales que de la planète.
Publié: 22.08.2023 à 17:19 heures
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Dernière mise à jour: 22.08.2023 à 18:14 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Coup de tonnerre dans le ciel politique vaudois. Alors que le Grand Conseil n’a pas terminé de siéger ce mardi, le député Andreas Wüthrich adresse un communiqué à la presse. Il y annonce démissionner des Vert-e-s «après une longue réflexion».

Cet agriculteur bio de Puidoux développe ses raisons dans cette lettre. Il précise qu’il ne fera pas d’autre commentaire. «Mon engagement professionnel et politique a toujours été focalisé — et le restera — sur la préservation de la planète et de la vie naturelle, écrit-il. Pour moi, les questions sociétales arrivent au second plan. Or, je constate que cette pondération s’inverse chez les Vert-e-s ces dernières années et il me semble, dès lors, que mon affiliation ne fait plus de sens.»

En outre, cette figure des écologistes vaudois dit déplorer «la polarisation du débat dans les deux bords politiques et les votes 'blocs' qui n’aident pas à la recherche de solutions constructives. Cette remarque ne s’adresse, d’ailleurs pas uniquement aux Vert-e-s mais également aux autres partis. De même, les polémiques incessantes ou attaques personnelles me dérangent par leur opportunisme et leur manque de bienveillance. Je ne me retrouve pas dans cette manière de faire de la politique.»

Le député vaudois Andreas Wüthrich s'est engagé 25 ans durant chez les Vert-e-s.
Photo: Keystone/D.R.

Sortir de la politique politicienne

Ce n’est pas tout. Andreas Wüthrich avance aussi que le fait d’être associé aux Vert-e-s empêcherait ses arguments d'aller plus loin que les partis de gauche. «Peut-être qu’il sera plus facile de me faire entendre si je suis hors des deux blocs, ce qui pourrait peut-être sortir de l’immobilité parlementaire à laquelle on assiste depuis les dernières élections», glisse-t-il.

Le député enchaîne: «Attendu que je ne souhaite plus gêner les Vert-e-ss dans leurs activités politiques avec mes votes trop souvent opposés aux souhaits émis par le groupe, il me semble plus sage de nous séparer. Néanmoins, comme vous pouvez l’imaginer, et dans un divorce à l’amiable, je reste très attaché à diverses personnes avec qui j’ai eu grand plaisir à travailler et souhaite rester une personne à l’écoute des membres de mon ancien parti.»

En conclusion de sa missive, le sexagénaire souhaite «bon vent aux Vert-e-s» et assure qu’il gardera «les bons souvenirs de 25 ans d’engagements communs». Nul doute que d'autres réminiscences moins agréables l'accompagneront aussi dans son futur de député indépendant.

À noter qu’il rejoint les Libres et qu’il sera candidat sur leur liste pour les élections fédérales, souffle à Blick le vice-président de la formation Jérôme Christen. 

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