Dans le viseur de l'UDC
Le parti boycotte le pendant alémanique d'«Infrarouge»

À la suite d'une altercation entre le présentateur d'«Arena» Sandro Brotz et le parlementaire Thomas Aeschi, l'UDC a fait savoir à la SSR qu'elle ne participera plus à l'émission de débat politique jusqu'à nouvel ordre.
Publié: 23.03.2022 à 15:30 heures
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Dernière mise à jour: 23.03.2022 à 16:39 heures
Sermîn Faki

Vendredi dernier, ce fut le débat de trop: le présentateur d'«Arena» Sandro Brotz s'en est pris au chef du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi, et le plus grand parti du pays n'entend pas se laisser faire. Dans une lettre ouverte à la direction de la SSR, l'UDC fait savoir qu'elle ne participera plus au débat politique hebdomadaire jusqu'à nouvel ordre.

Propos polémiques

Le présentateur avait pris le parlementaire UDC à partie et l'avait accusé de racisme. Ceci après que Blick avait rapporté que Thomas Aeschi avait incité à la haine contre les migrants d'Afrique et du Proche-Orient lors du débat urgent au Conseil national sur la guerre en Ukraine. «Il est inadmissible que des Nigérians ou des Irakiens avec des passeports ukrainiens violent soudain des Ukrainiennes de 18 ans! Cela ne doit pas être autorisé», avait déclaré le député.

Sandro Brotz avait alors annoncé qu'il reviendrait sur cette déclaration lors de l'émission. Dans la foulée, la cheffe du groupe parlementaire des Verts Aline Trede avait annulé sa participation à «Arena», car elle considérait que l'émission offrait une nouvelle plateforme à Thomas Aeschi: «On lui donne de l'espace pour en rajouter.»

L'atmosphère était tendue entre Sandro Brotz et Thomas Aeschi lors de la dernière émission d'«Arena».
Photo: Screenshot SRF
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Selon l'UDC, l'émission manque de neutralité

Au lieu de permettre un débat équilibré sur l'Ukraine, Sandro Brotz se serait érigé en juge face à Thomas Aeschi. C'est un «dérapage grossier», estime l'UDC dans un communiqué.

En réalité, ce n'est pas une première. C'est pourquoi le parti exige en outre une discussion avec la direction de la SSR. Il s'agira de discuter de la manière dont l'émission «peut à nouveau remplir le mandat légal de la SSR et être animée de manière neutre.»

Un comportement jugé «inacceptable»

En effet, le mandat légal de la SSR est de présenter des contenus de manière objective et neutre, ses journalistes et animateurs étant chargés de permettre un débat et non de «s'ériger en juges ou de jouer les activistes». Pour une chaîne publique, le comportement de l'animateur est ainsi «inacceptable», selon le parti bourgeois.

La SRF a fait savoir dans une déclaration à l'agence de presse Keystone-SDA: «Nous prenons acte du communiqué de l'UDC et allons chercher le contact avec le parti».

(Adaptation par Quentin Durig)

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