Si l'armée ukrainienne et l'armée russe doivent s'affronter lors d'une invasion terrestre, ce sera un combat de David contre Goliath. Les chiffres ne mentent pas et parlent d'eux-mêmes.
Supériorité numérique
La supériorité numérique de l'armée russe est écrasante: 900'000 soldats professionnels et aguerris, contre 209'000 hommes en Ukraine. Parmi ces derniers, 50'000 sont membres d'unités paramilitaires.
Puissance nucléaire
À ce niveau, tout est limpide: la Russie possède 6255 têtes nucléaires. L'Ukraine, aucune. Même si leur emploi est très peu probable, le déséquilibre est flagrant.
Budget de la défense
L'International Peace Research Institute évalue le budget de défense de la Russie à 61,7 milliards de dollars, soit environ dix fois plus que celui de l'Ukraine, qui est plus ou moins comparable à celui de la Suisse.
Rien que pour l'acquisition de nouvelles armes, la Russie paie chaque année environ 25 milliards de dollars, alors que l'Ukraine ne peut se permettre de nouvelles acquisitions que pour une valeur d'un milliard de dollars.
Flexibilité opérationnelle
La flexibilité joue un rôle tout aussi décisif que la force de frappe en cas d'engagement militaire. Heinrich Brauss, expert en politique de sécurité au sein de la Société allemande de politique étrangère et ancien lieutenant-général de la Bundeswehr, explique à focus.de: «Le déroulement d'une guerre dépend de manière décisive de la manière dont les différentes formations sont réparties des deux côtés, de l'endroit où se trouvent les réserves, de la rapidité avec laquelle les troupes et le ravitaillement peuvent être déployées dans la zone de combat, ainsi que de la capacité de l'Ukraine à se protéger contre des cyberattaques à grande échelle.»
Le déploiement de quelques 120'000 soldats russes sur plusieurs fronts, au nord, à l'est et à l'ouest de l'Ukraine, complique énormément la défense de l'Ukraine. Son armée doit étirer ses forces, moins nombreuses, sur une ligne de front très longue. En somme, elle ne peut que reculer.
Cela dit, les forces ukrainiennes ne sont pas édentées. En cas d'invasion de l'ensemble de l'Ukraine, Heinrich Brauss rappelle: «Un tel objectif entraînerait des pertes et des coûts élevés pour l'armée de Vladimir Poutine, car les forces armées ukrainiennes, contrairement à 2014, sont bien préparées et mieux équipées.»
(Adaptation par Jocelyn Daloz)