Des chiffres exclusifs
Plus de 90% des patients hospitalisés ne sont pas vaccinés

Blick dévoile des chiffres exclusifs: ceux qui se font vacciner n'ont guère à craindre une complication grave du Covid. Toutefois, il est important de se faire vacciner deux fois.
Publié: 26.06.2021 à 14:48 heures
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Dernière mise à jour: 14.07.2021 à 07:03 heures
Fabian Vogt

L'épidémie est loin d'être vaincue. Dans le monde, environ 10 000 personnes meurent encore chaque jour du coronavirus. En Suisse toutefois, l'épidémie semble sous contrôle. Des chiffres exclusifs de Blick le montrent: les personnes qui se font vacciner ne se retrouvent pratiquement jamais à l'hôpital. Et certainement pas en soins intensifs.

La première personne suisse a été vaccinée le 23 décembre 2020. Depuis, plus de sept millions de doses de vaccin ont été administrées et 2'794'266 personnes ont été entièrement vaccinées. Seules 213 d'entre elles ont contracté le Covid une deuxième fois.

Le vaccin protège contre une complication grave

Les yeux sont désormais rivés sur les hôpitaux, où atterrissent les cas graves. En tout, 10'696 personnes ont été admises à l'hôpital après une contamination au Covid-19 depuis le début de la campagne de vaccination. Le statut vaccinal était connu dans 4357 cas. Parmi celles-ci, 4081 n'étaient pas vaccinées et 232 ne l'étaient que partiellement.

Parmi ces cas graves, seuls 44 patients sont considérés comme complètement vacciné, c'est-à-dire qu'ils ont contracté le virus plus de deux semaines après avoir reçu leur deuxième dose de vaccin. Cela représente moins de 1 % de toutes les personnes hospitalisées et seulement 0,00157 % de toutes les personnes considérées comme entièrement vaccinées en Suisse au 23 juin.

Le chef de la vaccination suisse est enthousiaste

Les bienfaits de la vaccination deviennent encore plus évidents lorsque l'on examine les chiffres dans les unités de soins intensifs, où le pronostic vital des patients est engagé. Parmi les 760 patients du Covid en soins intensifs depuis la vaccination, une seule personne était complètement vaccinée. Celles dont le statut vaccinal était connu (633 personnes) n'étaient pas vaccinées.

Le responsable de la vaccination en Suisse, Christoph Berger, est satisfait de ces chiffres. «C'est exactement ce que nous attendions du vaccin! Ces données montrent que les patients à haut risque, en particulier, devraient se faire vacciner deux fois. Toutefois, des formes graves de la maladie peuvent également survenir chez des personnes à faible risque, c'est pourquoi la vaccination complète est fortement recommandée chez ces personnes également.»

Une protection également contre le delta

Les chiffres que Blick a pu consulter montrent également qu'il y a une différence significative entre être vacciné une ou deux fois. Pas moins de 24 personnes se sont en effet retrouvées en soins intensifs malgré une première dose administrée.

Le variant delta préoccupe les autorités étant donné les chiffres qui augmentent en Grande-Bretagne et dans de nombreux autres pays européens. Selon les experts, le variant sera dominant en Suisse à la fin de l'été. Mais ces inquiétudes sont-elles justifiées? Au Royaume-Uni, on observe que les hospitalisations restent stables à un niveau relativement bas, du moins pour le moment.

Une étude donne de l'espoir

En outre, il y a quelques jours, une étude menée par le ministère anglais de la santé auprès de plus de 14 000 participants a conclu qu'une deuxième dose de Pfizer permet à 96 % d'éviter une hospitalisation après une contamination au variant delta. Le chiffre pour Astrazeneca était de 92 %. Il n'existe pas encore de données conclusives sur Moderna, mais jusqu'à présent, des aperçus préliminaires montrent une situation comparable à celle de Pfizer. Jan-Egbert Sturm, vice-président de la Task Force scientifique Covid-19 de la Confédération, déclarait il y a quelques jours: «Après la deuxième vaccination, l'immunité contre le variant delta est élevée et comparable à celle contre la variante alpha, qui est actuellement encore dominante en Suisse.»

Malgré cette bonne nouvelle, le conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset a rappelé cette semaine que le virus «ne disparaîtra probablement jamais». Mais si la campagne de vaccination est un succès dans le monde entier, les gens pourront au moins vivre avec plus d'insouciance.

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