Des classes d'école bloquées
Vivement critiquée, l'évacuation de la vallée de Saas se prolonge

Dans la vallée de Saas, des centaines de personnes, dont des classes d'école, sont bloquées après la coulée de boue de jeudi. Samedi, des critiques s'élèvent contre l'organisation des vols, qui provoque de longues attentes. Air Zermatt et la commune s'en défendent.
Publié: 07.09.2024 à 14:48 heures
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Dernière mise à jour: 08.09.2024 à 09:17 heures
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Denis Molnar

Après la coulée de boue dans le canton du Valais, plusieurs classes d'école sont restées bloquées dans la vallée de Saas, en plus de centaines de touristes. Un pont aérien a été mis en place par Air Zermatt pour évacuer les personnes bloquées, mais cela ne semble pas fonctionner très bien.

«Les distributions dans les vestiaires de mon école sont mieux organisées que celle-ci», ironise un enseignant de troisième secondaire du Weinland zurichois, qui se trouve sur place avec sa classe. Il pointe le fait qu'«aucune information utile» ne leur est transmise.

Vendredi déjà, il avait fait la queue avec sa classe à 17h30, car on lui avait dit que les vols commençaient à 16h. «Aucun moyen d'avancer. C'était désespérément bondé», poursuit-il.

Après de fortes précipitations, la vallée de Saas a été coupée du reste du monde par des masses d'éboulis.
Photo: keystone-sda.ch
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«La classe a attendu pendant des heures et a dû rentrer»

Samedi, il s'est levé avec sa classe à 5h45 et est arrivé à Saas Fee peu avant 7h. «Une fois de plus, il y avait déjà bien 160 personnes qui faisaient la queue, certaines sont là depuis 5h du matin.»

Il n'était pas non plus très optimiste pour cette nouvelle tentative. «Ici même, on m'a dit hier que si j'arrivais samedi à 8h15 avec une classe d'école, j'obtiendrais certainement une place pour tous les élèves – aucune chance.»

Une étudiante qui attend un vol décrit elle aussi des situations similaires. «Une classe a attendu un vol pendant des heures le vendredi et a dû retourner dans son logement.» D'autres auraient dû passer la nuit chez les pompiers.

Pour les enseignants, ce n'est pas une situation facile, car ce sont eux qui assument la responsabilité. «Les enfants doivent en effet être encadrés en permanence et on ne sait pas si l'on peut vraiment partir d'ici avec la classe entière», explique un directeur d'école de Zofingen (AG). «Air Zermatt ne peut apparemment pas le garantir.» Il se demande en outre pourquoi l'aide de l'armée n'a pas été demandée.

«Les cas particuliers ont été pris en compte»

«Après la coulée de boue, nous étions immédiatement prêts à installer un pont aérien», explique le porte-parole d'Air Zermatt, Bruno Kalbermatten, en réponse aux critiques. Mais il a d'abord fallu obtenir l'autorisation des autorités, «après quoi nous sommes immédiatement intervenus avec trois hélicoptères et avons évacué autant de personnes que possible».

Le samedi, les vols ont commencé à 9h du matin et se sont poursuivis jusqu'à 12h, puis de 13h30 à 18h.

«S'il y avait des cas particuliers, par exemple des personnes qui devaient reprendre le travail en urgence, on a essayé de les prendre en compte autant que possible» ajoute Simon Bumann, porte-parole de la cellule de crise régionale de Saas.

En outre, il a ajouté que les retours étaient tous positifs. «Certains se réjouissent de leur premier vol en hélicoptère, d'autres apprécient l'ambiance décontractée.»

Quant à une intervention de l'armée, Simon Bumann estime qu'il n'y en a «tout simplement pas besoin». Air Zermatt est en mesure de gérer la situation grâce à ses appareils qui circulent en rotation.

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