Des méga-décisions à prendre en 2024
Migros entame la plus grande transformation de son histoire

Migros entame la plus grande transformation de son histoire et se restructure autour d'une nouvelle société baptisée Supermarché SA. Le groupe s'apprête à amorcer de nombreux changements, lesquels ne sont pas forcément bien accueillis par les collaborateurs.
Publié: 02.01.2024 à 06:10 heures
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Dernière mise à jour: 02.01.2024 à 11:28 heures
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Ulrich Rotzinger

Le groupe Migros entame la transformation la plus radicale de son histoire: «Nous entrerons définitivement en fonction le 1er janvier avec Supermarché SA», confirme le porte-parole de Migros Marcel Schlatter.

Lors de sa dernière séance de l'année 2023, le groupe a présenté les étapes restantes avant le lancement de sa nouvelle chaîne de magasins, Supermarché SA, et, comme l'avait déjà fait auparavant l'assemblée des délégués de la Fédération des coopératives Migros (FCM), a donné le feu vert à sa transformation.

La création de Supermarché SA – officiellement enregistrée au registre du commerce du canton de Zurich depuis le 18 décembre 2023 – oblige le groupe à prendre des décisions rapides et concertées. Certes, les clients ne remarqueront pas grand-chose dans un premier temps en faisant leurs courses, mais le lancement de Supermarché SA secouera les fondements de Migros en 2024.

La création de Supermarché SA – officiellement enregistrée au registre du commerce du canton de Zurich depuis le 18 décembre 2023 – oblige le groupe Migros à prendre des décisions radicales.
Photo: Sven Thomann
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Dans le cadre de sa transformation, Migros doit cependant faire vite, car le groupe perd «des parts de marché substantielles» par rapport à sa rivale Coop, aux deux discounters allemands Aldi et Lidl ainsi qu'à Denner, son entreprise phare.

Vers des suppressions de postes?

Des décisions radicales ont d'ores et déjà été prises en termes de personnel et d'organisation, avec une «réorganisation» des supermarchés, une «uniformisation» des prestations et des assortiments et une suppression de certains doublons. Traduction: une suppression de certains postes. Mario Irminger, le nouveau président de Migros, avait d'ailleurs évoqué cette idée et préparé son personnel lors d'un entretien accordé à Blick. L'annonce des premiers emplois supprimés arrivera au plus tôt au premier trimestre.

En interne, on évoque ainsi 1800 à 2200 postes qui pourraient être supprimés avec la nouvelle organisation: «Nous devons partir du principe qu'il y aura cette année des suppressions de postes dans certains secteurs», déclare le porte-parole de Migros, lequel souligne toutefois qu'il ne s'agit pas d'«économies» ou d'objectif fixé.

Enfin, Migros rendra publics ses chiffres d'affaires pour l'exercice 2023 le 16 janvier prochain: «Il n'y aura pas d'informations révolutionnaires au-delà des chiffres», prévient un initié de la FCM, qui souhaite rester anonyme. «Nous devrions en savoir plus au plus tard au début de l'été», déclare de son côté le porte-parole Schlatter à propos des décisions à venir. Pour le reste, silence radio.

Le groupe Migros compte-t-il aussi réduire ses surfaces de vente?

Ce qui n'est pas un secret, en revanche, c'est que 700 personnes du département Marketing se retrouveront à l'unité centrale Supermarché au début de l'année. Celle-ci reprendra tout ce qui peut être standardisé ou rentabilisé grâce à des économies d'échelle, comme les achats et la planification de l'assortiment. Mais certains postes, notamment dans la vente, ne seront ainsi plus nécessaires.

Certains marchés spécialisés seront eux aussi restructurés, notamment ceux des chaînes de bricolage Do it + Garden, Obi Suisse, ainsi que des magasins SportX et Micasa, lesquels ont vu leurs immenses surfaces de vente rendues inutiles avec l'essor du commerce en ligne.

Avec l'abandon de nombreux magasins Melectronics et leur intégration dans des surfaces de supermarchés Migros, Mario Irminger a déjà donné une idée de l'orientation stratégique qu'il comptait prendre: réduction des surfaces de vente, fermeture de certains magasins: «Nous examinons toutes les options», explique ainsi le porte-parole du groupe.

Migros veut «améliorer leur rentabilité»

La restructuration concerne également d'autres filiales du groupe, comme Micarna, Delica et Mibelle, lesquelles assurent l'approvisionnement des magasins Migros avec des marques propres.

Enfin, c'est Matthias Wunderlin, ex-patron du marketing de Migros, qui prendra la tête de la M-Industrie. Une annonce qui intervient après son implication, depuis le mois d'août, au transfert des activités vers Supermarché SA. Reste à savoir si Matthias Wunderlin adoptera la même stratégie que Mario Irminger, en transférant les activités de M-Industrie vers Supermarché SA.

Possible, mais pas avant 2028: «Si nous réorganisons M-Industrie, nous devrons d'abord nous séparer des activités qui se sont développées de manière sauvage», a ainsi temporisé le chef de Migros. Et le porte-parole du groupe d'ajouter: «En nous concentrant sur des marques propres et des prix attractifs», Migros devrait «améliorer leur rentabilité».

Une méga-fête pour faire passer la pilule

Un grand événement de Migros tombera toutefois en pleine restructuration du groupe: le centenaire de l'entreprise. Le 25 août 1925, Gottlieb Duttweiler – le fondateur de Migros – poussait en effet le premier caddie de ses magasins à Zurich.

Pour célébrer cet anniversaire, Migros organisera donc les 1er et 2 septembre 2025 une méga-fête pour ses collaborateurs, sur le site de la Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres à Mollis (GL). Les clientes et clients seront invités à se joindre aux festivités d'anniversaire. Et pour éviter les bruits de couloir gâchent la fête, Migros annoncera les suppressions de poste dès 2024.

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