Discrimination et incitation à la haine
Une plainte a été déposée contre l'UDC pour sa campagne

Deux associations antiracistes ont déposé une plainte pénale contre l'UDC pour sa campagne. Ils accusent le parti de discrimination et d'incitation à la haine.
Publié: 18.10.2023 à 10:31 heures
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Dernière mise à jour: 18.10.2023 à 10:33 heures
Tobias Bruggmann

L’UDC a désormais des soucis d’ordre juridique. Quelques jours seulement avant les élections fédérales, l’association des médias érythréens (Eritreische Medienbund) et le collectif antiraciste Linke PoC ont déposé une plainte pénale contre l’UDC pour sa dernière campagne, expliquent-ils dans un communiqué de presse commun. Ils accusent le parti de discrimination et d’incitation à la haine.

L’objet de la plainte: la campagne dans laquelle l’UDC utilise des affaires criminelles impliquant des étrangers et le slogan «Nouvelle normalité?». Le but, pour le parti, est de présenter les minorités étrangères comme des criminels ou/et des personnes dangereuses, avancent les plaignants. Ils dénoncent une tentative de dénigrement et parlent de calomnie. Le parti occulterait systématiquement les délits commis par des ressortissants suisses: «Il propage ainsi un climat raciste qui aggrave considérablement la discrimination envers les personnes racisées en Suisse.»

L’UDC sous le feu des critiques

La plainte vise l’ensemble du comité directeur de l’UDC Suisse, dont font partie les conseillers fédéraux Albert Rösti et Guy Parmelin. Les déclarations faites pendant la campagne électorale ne sont pas soumises à l’immunité, précise le communiqué de presse.

Une plainte pénale a été déposée contre l'UDC, que préside Marco Chiesa.
Photo: Keystone
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Ce n’est pas la première fois que la campagne de l’UDC fait l’objet de critiques. Il y a quelques semaines, la Commission fédérale contre le racisme, présidée par Martine Brunschwig Graf, a demandé au parti de retirer les visuels de son site web et d’arrêter leur diffusion. «Les sujets de la campagne ne sont pas seulement racistes et xénophobes, ils sont incendiaires et attisent délibérément des émotions négatives», a soutenu la commission dans une lettre au parti.

L’UDC a rejeté avec virulence ces reproches et dénoncé de la censure. La formation a même décidé d’utiliser cette lettre à ses propres fins. Il est «déconcertant et révoltant» que la commission intervienne dans une campagne électorale et fasse peu de cas de la liberté d’expression. La campagne reprend des cas documentés, souligne le parti agrarien. Contacté, l’UDC n’a pas encore répondu aux questions de Blick.

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