Élections 2023 en Argovie
L'UDC tremble face à une potentielle alliance centre-gauche

Dans le canton d'Argovie, tout tourne autour du Conseil des Etats. Benjamin Giezendanner peut-il sauver le siège de l'UDC ou la centriste Marianne Binder réussira-t-elle à le détrôner? Au Conseil national, un parti en particulier risque de perdre un siège.
Publié: 28.08.2023 à 09:41 heures
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Dernière mise à jour: 03.10.2023 à 14:01 heures
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Ruedi Studer

En Argovie, dix candidats et candidates veulent conquérir l'un des deux sièges du Conseil des Etats. L'actuel conseiller aux Etats Thierry Burkart est favori. Reste à savoir si le président du PLR s'imposera dès le premier tour ou s'il devra passer par le deuxième.

En revanche, la lutte pour le deuxième siège, laissé vacant par le retrait de l'UDC Hansjörg Knecht, promet d'être passionnante. L'UDC envoie Benjamin Giezendanner dans la course. Le fils de la légende politique Ulrich Giezendanner doit réussir ce que son père n'a pas réussi à faire: sauver le siège de l'UDC. En 2011, Giezendanner senior avait été battu par Pascale Bruderer, alors membre du PS, lors de l'élection au Conseil des Etats.

Benjamin Giezendanner (à gauche) veut défendre le siège de l'UDC au Conseil des Etats occupé par Hansjörg Knecht.
Photo: keystone-sda.ch
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Le junior pourrait pourtant subir le même sort. L'UDC est tout de même en puissance en Argovie avec plus de 30% de l'électorat, ce qui devrait permettre à Benjamin Giezendanner de s'assurer la deuxième place derrière Thierry Burkart lors du premier tour de scrutin le 22 octobre. Mais l'épreuve de force n'aura lieu qu'au deuxième tour, le 19 novembre.

Le centre et la gauche doivent se mettre d'accord

Il sera décisif de savoir si les partis du centre et de la gauche sont prêts à s'entendre sur une candidature unique face à Benjamin Giezendanner. Une alliance anti-UDC va-t-elle naître? Dans ce contexte, la conseillère nationale du centre Marianne Binder a le plus grand potentiel pour récolter des voix jusque dans le camp bourgeois. En 2019, elle s'est illustrée au deuxième tour et aurait probablement réussi à se hisser au Conseil des Etats si les Verts avaient alors retiré leur candidate. Au lieu de cela, les Verts ont facilité le retour de l'UDC.

L'union rouge-verte tirera-t-elle les leçons de cette bourde politique? Si tel était le cas, les candidates Gabriela Suter (PS) et Irène Kälin (Les Vert-e-s) devraient en effet renoncer à un deuxième tour. Une option qui fait déjà l'objet de discussions en coulisses. Car du point de vue de la gauche, une femme du centre est toujours plus appréciable qu'un homme de l'UDC. C'est précisément ce scénario que redoute l'UDC. Si le centre et la gauche s'allient, l'UDC pourrait être évincée.

Le siège du PEV vacille

Il pourrait également y avoir des changements au Conseil national. L'Argovie a 16 sièges à sa disposition. La répartition actuelle des sièges est la suivante : 6 UDC, 3 PS, 2 PLR, 2 centre, 1 Vert, 1 PVL (Parti vert'libéral suisse), 1 PEV (Parti évangélique suisse). C'est le siège du PEV de Lilian Studer qui vacille le plus. Le parti a gagné ce siège il y a quatre ans grâce à un apparentement de liste avec le Parti bourgeois-démocratique (PBD).

Ce dernier a entre-temps fusionné avec le Parti démocrate-chrétien (PDC) pour former le centre – et c'est avec ce dernier que le PEV s'est désormais associé. Cependant, les rapports de force entre les partenaires de liste sont désormais très différents, de sorte que le centre pourrait bien obtenir un troisième siège aux dépens du PEV. Le siège pourrait également revenir au PVL, qui s'est réuni avec le PS et les Vert-e-s dans une alliance climatique.

Ce serait pire pour le bloc du centre si l'UDC obtenait le siège du PEV. Mais cela semble plutôt improbable. Certes, l'UDC a de nouveau le vent en poupe après une perte record de 6,5% il y a quatre ans, mais cela ne devrait pas suffire pour gagner un siège.

Le plus probable est que l'UDC, le PLR, le PS, les Vert-e-s et les Verts libéraux conservent le nombre actuel de mandats. En interne, la situation sera toutefois passionnante chez les Verts: l'ancien conseiller national Jonas Fricker, qui a démissionné en 2017 suite à une sortie qui comprenait une comparaison avec Auschwitz, tente de faire son come-back. Irène Kälin a toutefois gagné le respect en tant que présidente du Conseil national l'année dernière, elle devrait donc bien défendre son siège.

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