Elle veut succéder à Ueli Maurer
L'UDC a trouvé sa femme providentielle avec Michèle Blöchliger

Après trois hommes, une première femme a manifesté ce lundi son intérêt pour le poste laissé vacant par Ueli Maurer: Michèle Blöchliger, conseillère d'État nidwaldienne, veut devenir la première conseillère fédérale de l'UDC.
Publié: 17.10.2022 à 14:18 heures
Sophie Reinhardt

L'UDC n'a jamais eu de conseillère fédérale. Cela pourrait changer: la Nidwaldienne Michèle Blöchliger a annoncé officiellement son intérêt, ce lundi en conférence de presse. Elle rejoint les trois hommes sortis du bois dans la succession d'Ueli Maurer: le conseiller national bernois Albert Rösti (55 ans), le conseiller aux États bernois Werner Salzmann (58 ans) et le directeur des Finances du canton de Zoug, Heinz Tännler (62 ans). Ce dernier s'est à son tour lancé dans la course ce week-end.

Est-ce que la Nidwaldienne de bientôt 55 ans a les moyens de contrecarrer les plans du favori Albert Rösti et des autres prétendants masculins? Pas sûr. Même si elle s'est fait un nom sur la scène nationale lors de la pandémie de Covid en tant que ministre de la Santé de son canton et qu'elle a passé seize années au Parlement cantonal avant d'accéder il y a quatre ans au Conseil d'État, elle ne dispose que d'un maigre réseau à Berne.

Sa candidature a en tout cas l'immense avantage, pour l'UDC, d'enlever une épine du pied au parti. Plusieurs voix influentes de la première formation politique du pays avaient fait savoir leur désaccord ces derniers jours avec un ticket 100% masculin. Le président du parti, Marco Chiesa, exprimait à Blick son souhait de voir également au moins une candidature féminine. Son prédécesseur, Toni Brunner, avait fait un vœu similaire, provoquant l'ire du conseiller national Roger Köppel. «Pour une fois, Toni Brunner est à côté de la plaque. L'UDC devrait arrêter de parler de quotas», a écrit le rédacteur en chef de la «Weltwoche» (qui a retrouvé son compte Twitter).

Michèle Blöchliger sera-t-elle la première conseillère fédérale de l'UDC?
Photo: keystone-sda.ch
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Toutes avaient décliné jusqu'ici

Marco Chiesa se disait convaincu que son parti allait bientôt trouver «une candidate avec une expérience politique et de grandes qualités humaines». Et ce même si les hommes qui ont jusqu'ici manifesté leur intérêt «sont extrêmement compétents et précieux», s'était empressé d'ajouter le Tessinois. Restait une question: qui? Jusqu'ici, toutes les favorites potentielles ont décliné. Que ce soit Magdalena Martullo-Blocher, Esther Friedli, Monika Rüegger ou encore Natalie Rickli: les motifs varient, mais la réponse est la même — non merci. Michèle Blöchliger apparaît donc comme une solution miracle.

Et si la Nidwaldienne était directement qualifiée pour le vote? Dans la «SonntagsZeitung», Barbara Steinemann plaide en effet pour un ticket à trois. «Il devrait y avoir une femme et deux hommes», avance-t-elle. Une solution qui respecterait la volonté du président du parti, Marco Chiesa. Quid des minorités linguistiques? «Je n'exclus pas que le groupe parlementaire se décide pour trois représentants de la Suisse alémanique», déclare le Tessinois. Les partis cantonaux ont encore jusqu'à vendredi pour déposer des candidatures supplémentaires.

L'option du «ticket à 2+1» de Barbara Steinemann semble séduire une grande partie de l'UDC.
Photo: THOMAS LUETHI / HEG

Albert Rösti reste le grand favori

Le scénario d'une première conseillère fédérale UDC, en plus d'une première conseillère fédérale nidwaldienne, n'est que peu probable. Albert Rösti est très apprécié, a montré un sondage de Blick ce week-end en collaboration avec l'institut Sotomo. Le conseiller national bernois et ancien président de parti est arrivé largement en tête face à Werner Salzmann. Même les sympathisants du PLR, du Centre et des Vert'libéraux l'apprécient.

Le Bernois de Frutigen doit-il s'inquiéter d'une concurrence écologiste? C'est l'une des questions ouvertes en vue de l'élection du 7 décembre. Les Verts se retrouvent face à un paradoxe: la base du parti aimerait une candidature de «combat» face à l'UDC, mais la direction hésite. Car, après avoir tâté le terrain, le président Balthasar Glättli s'est rendu compte que la démarche ne jouissait d'aucune sympathie, même dans les rangs du Parti socialiste.


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