En faveur de la démocratie
Le National demande que la Suisse sanctionne le régime iranien

La Suisse doit reprendre toutes les sanctions de l'UE contre le régime iranien. Une majorité du Conseil national le demande. Il avait déjà soutenu au premier jour de la session une déclaration en faveur de la démocratie et des droits humains en Iran.
Publié: 09.03.2023 à 14:21 heures

Depuis des mois, l'Iran réprime durement le mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini, cette jeune Kurde morte après son arrestation pour avoir enfreint le code vestimentaire. «Plus de 20'000 personnes ont été incarcérées et quelque 500 tuées dont une septantaine d'enfants», a déclaré jeudi Fabian Molina (PS/ZH). Dans ce contexte, Berne doit reprendre entièrement les sanctions décidées par l'Union européenne contre les membres du régime iranien en raison des violations des droits humains en Iran. Et la Suisse devrait prendre des mesures «raisonnables et appropriées» pour soutenir la société civile dans sa lutte pour les droits des femmes et les droits humains.

Le Conseil fédéral rejette cette motion. Le Département fédéral des affaires étrangères a condamné l'usage disproportionné de la force par la police iranienne. Il a également appelé plusieurs fois l'Iran à respecter les droits de l'Homme, en particulier les droits des femmes et des filles, ainsi que les droits à la vie et à la liberté d'expression.

La discussion plutôt que les sanctions

Le gouvernement estime que la Suisse peut s'engager directement en faveur des droits humains grâce à ses mandats de puissance protectrice envers l'Iran. Ce rôle doit primer sur l'éventuel impact de sanctions supplémentaires. «Ce d'autant plus que la Suisse a déjà repris presque entièrement les sanctions de l'UE», a souligné le conseiller fédéral Ignazio Cassis.

Quelque 25'000 personnes ont signé une pétition en Suisse qui demande des mesures plus strictes contre le régime iranien. Elle a été remise en novembre de l'année dernière (archives).
Photo: ANTHONY ANEX

L'UDC était aussi opposée à cette motion. La confrontation entre le régime et la société civile a provoqué l'indignation de par le monde. Mais est-ce véritablement nécessaire de «hurler avec les loups», s'est demandé Yves Nidegger (UDC/GE). Pour lui, la Suisse, malgré sa petite taille, jouit d'une influence énorme. «C'est par notre différence que nous pouvons discuter avec l'Iran.» Le Conseil des Etats devra encore se prononcer.

Il y a dix jours, en ouverture de session, le Conseil national a soutenu par 107 voix contre 71 une déclaration symbolique en faveur de la démocratie et des droits humains en Iran. Le National se dit très préoccupé par les derniers développements dans ce pays. La déclaration contient les mêmes demandes que la motion.

(ATS)

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