En vue du vote sur la loi Covid de novembre
Alain Berset ménage les coronasceptiques

Un renforcement des mesures sanitaires et une extension de l'exigence du certificat? Le ministre de la santé Alain Berset semble soudainement hésitant. Cela pourrait avoir un rapport avec le vote sur la loi Covid en novembre.
Publié: 11.08.2021 à 06:13 heures
Gianna Blum, Daniel Ballmer, Alexandre Cudré (adaptation)

Le conseiller fédéral en charge de la santé Alain Berset ne veut plus rien savoir des restrictions sanitaires liées à la lutte contre le Covid-19. Faisant preuve d’une grande retenue sur la pression à mettre sur les non-vaccinés, il est même dépassé sur sa droite par certains UDC.

Le président de la Confédération Guy Parmelin, par exemple, est favorable à une fin anticipée de la gratuité des vaccinations. «Si je ne veux pas me faire vacciner, est-ce que les autres contribuables doivent payer mes tests? Pour moi, la réponse est clairement non», a-t-il confié à Blick. Cela encouragerait également davantage de personnes à se faire vacciner.

Alain Berset, quant à lui, est hésitant. Il souhaite maintenir les tests gratuits, au moins dans les semaines à venir, en raison des retours de vacances. Et ce, malgré le fait que nos pays voisins resserrent la vis concernant les mesures sanitaires, et mettent ainsi la pression sur les non-vaccinés.

Alain Berset semble hésiter à renforcer les mesures sanitaires et ménage les coronasceptiques.
Photo: KARL-HEINZ HUG
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Référendum sur la loi Covid

Jean-Pierre Gallati, directeur sanitaire UDC du canton d’Argovie, n’est pas seulement favorable à la suppression des tests gratuits. Il envisage également d’étendre le certificat Covid aux restaurants et aux centres de fitness.

Alain Berset résiste, qualifiant même de «bizarre» la discussion en cours dans le «SonntagsZeitung». Le Conseil fédéral veut s’immiscer le moins possible dans la sphère privée des citoyens, affirme-t-il.

Les réticences de Berset ont été remarquées non seulement au Parlement fédéral, mais aussi dans les cantons. Selon plusieurs sources indépendantes, cela est lié au prochain vote référendaire sur la loi Covid, en novembre.

Le résultat pourrait être serré

«Berset semble craindre d’alimenter la résistance avec de nouvelles mesures», explique un représentant cantonal. Après tout, le premier vote sur la loi Covid, en juin, n’a été remporté que par 60,2%. Et à l’époque, il s’agissait d’une aide économique relativement incontestée. Il s’agit maintenant du certificat, beaucoup plus controversé. Le résultat sera probablement beaucoup plus serré.

«Tant que le nombre de cas ne rend pas de nouvelles mesures nécessaires, Berset semble vouloir éviter de durcir la loi», estime le conseiller national du Centre Lorenz Hess. «Après tout, les opposants se mobilisent très fortement. Le risque d’une défaite lors du vote ne semble pas complètement irréaliste.» Ce qu’Alain Berset voudrait éviter à tout prix.

Un risque d’augmentation de la défiance

«J’atteste du tact tactique d’Alain Berset en vue du vote», déclare le conseiller national UDC de Bâle-Campagne Thomas de Courten. «Il se cache derrière ses collègues du Conseil fédéral pour ne pas être le seul à porter la responsabilité».

«Une extension de l’obligation du certificat est délicate et surtout peu efficace. Tout ce qu’on risque, c’est d’augmenter la défiance», déclare la conseillère nationale PS Flavia Wasserfallen pour défendre l’approche de son collègue de parti Berset.

«Comme l’ont montré les protestations à grande échelle à l’étranger, par exemple en France, une extension de l’obligation du certificat peut également avoir un effet contre-productif sur ceux qui ont soutenu les mesures jusqu’à présent.

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