Notre enquête auprès des 20 plus grands hôpitaux
Il n'y a presque que des patients Delta aux soins intensifs

Les experts supposent depuis longtemps qu'Omicron est moins dangereux que les autres variants du coronavirus. Une enquête menée par Blick dans les hôpitaux le confirme désormais: dans les services de soins intensifs, il n'y a presque que des patients Delta!
Publié: 22.01.2022 à 10:55 heures
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Dernière mise à jour: 22.01.2022 à 13:12 heures
Fabian Vogt

Omicron est plus contagieux que Delta, mais aussi moins dangereux. C'est un fait qui s'est rapidement établi parmi les experts après l'émergence de ce nouveau variant du coronavirus. Ils craignaient toutefois que la transmission décuplée conduise, malgré sa dangerosité moindre, à une surcharge d'un système de santé à bout de souffle. Question d'arithmétique: si 10% de 100 patients Delta doivent être hospitalisés (10), cela fait moins que si 5% de 500 patients Omicron sont hospitalisés (25). La Task Force de la Confédération prévenait il y a deux semaines qu'Omicron pourrait être une lame de fond, touchant 30% de la population fin janvier et entraînant une surcharge des hôpitaux.

Mais les données montrent aujourd'hui que ses craintes pourraient s'avérer infondées... Omicron semble encore moins dangereux que ne l'espéraient même les plus optimistes.

«L'unité de soins intensifs s'est presque entièrement vidée»

Depuis des semaines, la Suisse annonce des chiffres records en matière de contagions, avec 37'992 cas pour la seule journée de vendredi. Mais dans les hôpitaux, il n'y a pas de pic. Le nombre de patients admis pour le Covid est à peu près le même qu'en décembre, lorsque le nombre de cas était parfois à quatre chiffres. Et bien que les contaminations ne se répercutent qu'environ deux semaines plus tard sur les chiffres des hôpitaux, les experts sont plutôt rassurés. Le Conseil fédéral a décidé d'assouplir les mesures et laisse entrevoir d'autres assouplissements. Alain Berset évoque déjà la levée du certificat Covid.

La situation dans les unités de soins intensifs s'apaise malgré un nombre record de cas. (Image : IPS à l'hôpital municipal zurichois Triemli)
Photo: Keystone
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La situation s'est aussi améliorée dans les soins intensifs. «Chez nous, l'unité s'est presque entièrement vidée de ses patients Covid», a déclaré cette semaine le médecin cantonal zougois Rudolf Hauri lors d'une conférence de presse. Un seul lit de soins intensifs dans le canton serait actuellement occupé par un patient Covid. Un coup d'œil sur les chiffres de la Confédération confirme cette tendance: le taux d'occupation est plutôt en baisse depuis des semaines. Parmi les patients qui sont actuellement aux soins intensifs, une très grande majorité a probablement été infectée par le variant Delta.

Presque aucun patient Omicron aux soins intensifs

Blick a demandé aux 20 plus grands hôpitaux suisses combien de patients Covid aux soins intensifs avaient été testés positifs au variant Omicron. Une grande partie d'entre eux ne l'indiquent pas, et la Confédération ne tient pas non plus de statistiques sur cet élément pourtant important. Mais les hôpitaux qui l'ont fait disposent de bonnes nouvelles: aux HUG, seules 2 personnes sur 19 ont été atteintes par le variant sud-africain. A l'Hôpital cantonal de Saint-Gall, «probablement» aucun patient sur 8 n'a contracté Omicron, selon un porte-parole, tandis que dans les hôpitaux de la ville de Zurich, Waid et Triemli, sept patients atteints du Covid se trouvent aux soins intensifs, dont aucun n'a été atteint par le variant Omicron.

Le groupe bernois Insel fait savoir qu'il part du principe «qu'une part importante des patients des soins intensifs a été atteinte par le variant Delta». Le médecin-chef de l'hôpital universitaire de Zurich déclare quant à lui qu'«il n'y a pratiquement pas de traces d'Omicron aux soins intensifs».

Malgré ces nouvelles réjouissantes, il est clair que nous ne sommes pas encore sortis d'affaire. Les hôpitaux interrogés estiment pour la plupart que le nombre d'hospitalisations pourrait augmenter dans les semaines à venir. Les experts ne peuvent toutefois pas prédire la situation aux soins intensifs. Le pic de la pandémie est attendu pour fin janvier ou mi-février.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

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