Enquête sur le logement en Suisse
Les propriétaires sont plus heureux que les locataires

En Suisse, les logements vacants se font rares et les loyers augmentent, en particulier dans les villes. La population suisse est-elle tout de même satisfaite de sa situation en matière de logement? Une enquête récente donne des éléments de réponse.
Publié: 29.03.2024 à 13:00 heures
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Martin Schmidt

Le choix du lieu de résidence est une décision difficile à prendre. Suis-je prêt à passer une partie de ma fin de journée dans les embouteillages? Ou est-ce que je préfère me battre pour une place assise dans le train aux heures de pointe? Habiter près d'une forêt? D'une ville animée? Et est-ce que je peux me permettre de vivre dans un logement adapté à mon lieu de résidence?

Tant de questions préoccupantes sur le logement! Une étude récente de l'institut d'études de marché GFS Berne montre à quoi les Suisses accordent une importance particulière lors du choix de leur lieu de résidence et à quel point ils sont satisfaits de leur situation actuelle en matière de logement. L'institut a interrogé plus de 1000 personnes dans tout le pays dans le cadre d'un sondage représentatif. En voici les principales conclusions.

Les propriétaires sont plus heureux que les locataires

Et les chiffres commencent bien: 71% des personnes interrogées se disent «très satisfaites» de leur situation de logement. Elles attribuent 8 points et plus sur une échelle de 0 à 10. Seuls 14% évaluent leur situation de logement à 5 points ou moins. Un regard plus attentif sur les données montre que les propriétaires sont nettement plus heureux de leur situation que les locataires. Et les habitants de maisons individuelles semblent particulièrement proches de leur rêve d'habitat.

Les habitants de maisons individuelles à la campagne sont les plus satisfaits de leurs conditions de logement, comme le montre une récente enquête.
Photo: Sven Thomann
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Les voisins: ceux-là, presque personne ne peut les éviter. Et ils ont leur importance! 42% des personnes interrogées souhaitent qu'ils soient amicaux, mais non contraignants. Un bon tiers apprécie un échange allant de «serviable» à «conscient de la communauté». Les autres privilégient la prévention des conflits, ou souhaitent des voisins aussi invisibles que possible.

Le prix est le critère numéro 1

Autre constat évident: plus on est à la campagne, plus on est satisfait de sa situation de logement, et plus on est en ville, moins on l'est. Les habitants des villes de plus de 500'000 habitants attribuent tout de même 7,5 points en moyenne. Les loyers nettement plus bas jouent sans doute un rôle central. Les personnes interrogées plus âgées vivent en moyenne beaucoup plus longtemps dans le même logement, ce qui fait que leur loyer s'est dissocié des loyers proposés plus élevés. Plus les personnes interrogées sont jeunes, plus leur satisfaction est faible.

Lors du choix du lieu de résidence, le prix est la priorité absolue pour 46% des personnes interrogées. Pour 22% d'entre eux, il vient en deuxième position. Le deuxième critère le plus important pour les gens est une bonne desserte par les transports publics, suivie par des zones de détente et des espaces verts à proximité. Beaucoup apprécient également de pouvoir faire leurs courses quotidiennes à pied.

Le grand souci des citadins

Ceux qui ont finalement trouvé un logement abordable sont dans 18% des cas dérangés par le manque d'efficacité énergétique et de respect de l'environnement du bâtiment. Le prix du loyer ou de l'hypothèque glisse au deuxième rang des préoccupations des habitants, et constitue une source d'irritation pour 10% des personnes interrogées.

Alors que la grande majorité des personnes interrogées sont extrêmement satisfaites de leur situation en matière de logement, les habitants des centres urbains ont des maux de tête lorsqu'ils envisagent l'avenir: dans l'agglomération zurichoise, 49% des personnes interrogées se disent «complètement» d'accord et 22% «plutôt d'accord» avec l'affirmation «Je m'inquiète de ne bientôt plus pouvoir me permettre de vivre dans mon environnement actuel.» Dans les agglomérations de Berne et de Bâle, près de la moitié des personnes interrogées sont au moins légèrement préoccupées par la possibilité de trouver un logement. A Genève, c'est le cas d'une personne interrogée sur trois.

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