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Entre pessimisme et optimisme
Le variant Omicron peut-il nous sauver de la pandémie?

Certaines observations de terrain sur Omicron sont encourageantes: le variant pourrait être plus contagieux mais moins virulent. Est-ce qu'il pourrait nous tirer de la pandémie? S'il est trop tôt pour dire quoi que ce soit de définitif, l'espoir est permis.
Publié: 02.12.2021 à 13:35 heures
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Jocelyn Daloz

Difficile de naviguer entre toutes les informations qui circulent sur le variant Omicron. Entre les annonces de cas qui surgissent d’un peu partout, le flou sur les quarantaines dans certains aéroports (dont celui de Zurich pour ne pas le nommer), les restrictions de voyage annoncées par de plus en plus de pays et les préoccupations de l’OMS, il y a de quoi s’y perdre. Personne — y compris les scientifiques — n’a de certitudes à ce stade. Toutefois, ce que l’on sait, c’est que le variant possède un nombre record de mutations (une cinquantaine). Dont de nombreuses sur la protéine Spike qui permet au virus de s’amarrer aux cellules.

Tout est contradictoire: l’OMS qui critique les fermetures de frontière tout en qualifiant le risque lié au variant de «très élevé», le patron de Moderna qui pense que son vaccin ne sera plus efficace face à Omicron tandis que celui de Pfizer se veut rassurant… Et certains scientifiques pensent même que l’émergence de ce variant pourrait être non pas une nouvelle catastrophe, mais un potentiel miracle.

«Des symptômes très légers»

Les premiers messages rassurants émanent de la présidente de l’Association médicale sud-africaine Angelique Coetzee, comme le rapporte le 19h30 de la RTS mercredi soir. Cette dernière déclarait à la BBC que «les patients infectés par Omicron» présentaient «des symptômes très légers». Ce variant, potentiellement plus contagieux mais moins virulent, pourrait à terme remplacer le variant Delta. Ce qui serait une bonne chose: le virus circulerait certes plus rapidement mais causerait moins de souffrances. Au point de mettre fin à la pandémie?

Ces espoirs doivent toutefois être tempérés. De nombreux experts rappellent que les patients touchés jusque-là sont majoritairement jeunes et ont donc moins de risques de développer une forme grave de la maladie. Angelique Coetzee n’est toutefois pas la seule experte de premier rang à apporter un message de retenue face à l’emballement médiatique. Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies infectieuses devenu célèbre depuis l’émergence du coronavirus, a affirmé qu’il serait «très étonné» de voir Omicron résister aux anticorps induits par les vaccins, en particulier après une troisième dose.

Enfin, le ministre israélien de la Santé soutient qu’il y aurait de bonnes indications pour penser que les personnes complètement vaccinées seraient protégées contre le variant. Sans parler du fait qu’Omicron puisse n’être qu’une fausse alerte, à l’instar du variant Gamma découvert au Japon en janvier 2021. Aujourd'hui, cette possibilité n’est pas encore tout à fait exclue.

Le principe de précaution

Il faudra toutefois des semaines avant que les scientifiques ne puissent formuler des hypothèses plus solides. Face à l’incertitude, les pays préfèrent appliquer le principe de précaution. À l’instar du Conseil fédéral, dont la main a été forcée cette semaine par le variant Omicron.

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