Face à Omicron
La Task force voudrait fermer les bistrots

Du point de vue de la Task force de la Confédération, il faut agir rapidement pour ralentir la propagation du variant Omicron. Depuis la mi-décembre, les scientifiques ont fourni des propositions concrètes sur les points où il faudrait serrer la vis.
Publié: 29.12.2021 à 10:25 heures
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Dernière mise à jour: 29.12.2021 à 10:39 heures
Lea Hartmann

La Task force scientifique de la Confédération en est certaine: le secteur de la santé sera soumis à une très forte pression dans les semaines à venir à cause d'Omicron. Encore plus qu'il ne l'est déjà dans de nombreuses régions. Les experts s'attendent à environ 20'000 contaminations par Covid par jour au début de l'année.

Du point de vue des scientifiques, il est grand temps d'agir. Lors de la conférence de presse hebdomadaire, la présidente de la Task force Tanja Stadler ne s'est exprimée qu'avec retenue sur les mesures concrètes qui, selon elle, seraient indiquées pour briser la vague Omicron. Le groupe d'experts s'est toutefois exprimé clairement dans son nouveau rapport de situation, publié en même temps que la conférence de presse. Il y rend public une évaluation de la situation qu'il avait déjà faite à la mi-décembre à l'intention de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Verrouillage des bistrots et limitation à deux ménages

La Task force constate qu'une surcharge du système de santé ne peut être évitée que si l'on parvient à ralentir la propagation d'Omicron. Il faut «redoubler d'efforts pour freiner la circulation du virus», estime la Task force. Et ce, même en suivant les scénarios les plus optimistes qui partent du principe que le vaccin protège aussi bien contre une maladie grave dans le cas d'une infection avec Omicron.

Lors de la conférence de presse de mardi, la présidente de la Task force Tanja Stadler a montré à quel point le nombre de cas dus à Omicron allait rapidement augmenter dans les prochains jours.
Photo: keystone-sda.ch
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La Task force s'est déjà prononcée pour un confinement partiel. La fermeture de tous les lieux où l'on ne peut pas porter de masque serait une mesure qui aurait un effet fortement ralentisseur, assure-t-elle. Cela concernerait entre autres les restaurants. Le groupe d'experts propose en outre de limiter les rencontres privées à deux ménages au maximum. Une telle réglementation avait été appliquée l'hiver dernier.

Renforcement dans les écoles

La Task force cite comme autre mesure judicieuse des tests de masse réguliers et des capteurs de CO2 dans les écoles. Selon les experts, les élèves devraient se faire tester deux fois par semaine. Pour les établissements d'enseignement supérieur, la Task force recommande le retour à l'enseignement à distance.

Par ailleurs, les experts soulignent qu'une «augmentation massive» de la piqûre de rappel et une vaccination rapide des enfants de moins de douze ans seraient importantes pour désengorger les hôpitaux. La Task force se fait l'avocate des autotests qui permettent de se tester rapidement à la maison. «Un développement massif des capacités de tests rapides peut contribuer à identifier rapidement les contaminations et à les éviter grâce à l'auto-isolement», écrit-elle.

S'il s'avérait qu'Omicron n'est pas seulement beaucoup plus contagieux, mais qu'il entraîne aussi plus souvent des maladies graves, un confinement serait inévitable, avaient alors déclaré les scientifiques.

Des masques FFP2 dans les trains et au cinéma

L'un des principaux moyens de maîtriser Omicron est le masque. La Task force recommande le port d'un masque FFP2 dans certaines situations. Une étude de laboratoire aurait montré que le risque d'être infecté en l'espace de 20 minutes était de 90 pour cent sans masque, de 10 pour cent avec des masques hygiéniques correctement portés et de 0,14 pour cent avec des masques FFP2.

Les auteurs sont partis du principe que les probabilités de contamination dans la vie quotidienne - et non en laboratoire - étaient encore dix à cent fois plus faibles. «Les masques FFP2 réduisent donc le risque résiduel d'infection de 0,1 à 1 pour cent pour les masques médicaux à 0,001 à 0,014 pour cent et offrent ainsi une protection supplémentaire, en particulier dans les situations d'exposition accrue», écrit la Task force. Comme le masque FFP2 rend la respiration un peu plus difficile, il est surtout indiqué, selon la Task force, «dans des situations sans activité physique ou avec une activité physique légère», comme dans les transports publics, au cinéma ou à un concert.

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP), quant à lui, n'émet toujours pas de recommandation générale pour le port de masques FFP2. Il considère que le masque n'est utile que si on le porte correctement - ce dont il n'estime manifestement pas capable la population suisse. Patrick Mathys de l'OFSP se contente de dire que le port d'un masque FFP2 peut avoir du sens «selon la situation, au cas par cas».

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