Fin de la Patrouille Suisse?
L'opposition à Viola Amherd sur les F5 s'effrite au Parlement

Le Département de la défense veut arrêter l'exploitation des avions F5 Tiger à la fin de l'année 2027. Jusqu'à présent, le Parlement s'y opposait. Mais la résistance s'effrite.
Publié: 10.04.2024 à 13:30 heures
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Daniel Ballmer

La résistance aux plans d'économie de la ministre de la Défense Viola Amherd et du chef de l'armée Thomas Süssli s'effrite au Parlement. Les deux politiques préféreraient que l'avion de combat F-5 Tiger, devenu obsolète, soit retiré du service aujourd'hui plutôt que demain, au plus tard en 2027. Mais jusqu'à présent, le Parlement s'y opposait, car cela signifierait très probablement la fin de la Patrouille Suisse.

Mais le soutien à l'escadrille de voltige aérienne s'amenuise de plus en plus sous la coupole du Palais fédéral. Certes, la majorité bourgeoise de la commission de sécurité du Conseil national a voté mardi une nouvelle fois contre le grounding. Mais même les amis des voltigeurs reconnaissent que le vent sous les ailes diminue. Le Centre passerait de plus en plus dans le camp de ceux qui veulent mettre les F-5 hors au garage.

Les problèmes financiers de l'armée sont importants

Ainsi, l'UDC et le PLR sont pratiquement les seuls à s'opposer au retrait du service. Au Parlement, ils se retrouveraient ainsi en position perdante. Sans le Centre, il leur manque la majorité. «Pour la plupart, les problèmes financiers de l'armée sont l'argument principal, entend-on de la part de la commission de sécurité. C'est ce que Süssli a obtenu avec ses clameurs.» Pendant des semaines, au printemps, on avait discuté des goulots d'étranglement financiers de l'armée. Le chef de l'armée avait même mis en garde contre la fin de l'armée.

Le chef de l'armée Thomas Süssli veut se débarrasser de l'avion de combat F5 Tiger, devenu obsolète.
Photo: Keystone
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Pour combler les lacunes les plus urgentes, l'armée économise dans tous les coins et recoins. Ce qui inquiète Thomas Süssli, ce sont les coûts d'exploitation en constante augmentation pour les systèmes d'armes obsolètes. C'est pourquoi il veut absolument se débarrasser de l'avion de combat Tiger. Viola Amherd avait déjà fait une tentative en 2022, enregistrant un échec. 

Les bourgeois font (encore) pression

Au sein de la commission de sécurité, les bourgeois tentent toutefois de maintenir la pression. Par 11 voix contre 9 et 3 abstentions, ils demandent au Conseil fédéral de présenter un rapport sur la possibilité de réutiliser le F-5 Tiger. L'armée suisse dispose encore aujourd'hui de 25 F-5 Tiger, dont 18 sont actuellement utilisés. Ils soulagent la flotte des F/A-18 et servent à la désignation d'objectifs, à des fins d'instruction, comme avion remorqueur et pour des vols d'essai.

Les Etats-Unis ont acheté plusieurs appareils à la Suisse pour des entraînements. Enfin, le Tiger est moins cher à exploiter que d'autres types, ce dont la Suisse pourrait également profiter. «Il ne s'agit pas seulement de la Patrouille Suisse», avertit un politicien bourgeois de la sécurité.

Mais le Parlement devrait arriver à une autre conclusion. «Amherd est en train de rassembler ses ouailles derrière elle», entend-on. En fin de compte, elle devrait définitivement retirer le F-5 du ciel... et donc aussi la Patrouille Suisse.

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