Flambée des cas en Suisse
Les nourrissons atteints par la bronchiolite surchargent les hôpitaux suisses

Les services pédiatriques des hôpitaux suisses sont surchargés. En cause: une flambée des cas de bronchiolites provoqués par le virus respiratoire syncytial (VRS). Cette maladie est dangereuse pour les enfants et les nourrissons. Les médecins mettent en garde.
Publié: 19.11.2022 à 07:58 heures
Georg Nopper, Jessica Von Duehren-Cattani, Jessica Chautems

Crachats, toux et détresse respiratoire soudaine. Ce sont les symptômes possibles d’une infection par le virus respiratoire syncytial (VRS). Pour les adultes, l’agent pathogène est inoffensif dans la grande majorité des cas. Mais chez les enfants en bas âge et surtout les nourrissons, la maladie peut souvent évoluer vers des formes graves, comme la bronchiolite. Actuellement, une vague de VRS particulièrement violente déferle sur la Suisse.

Les services pédiatriques des hôpitaux sont actuellement surchargés, notamment dans le canton de Vaud, rapporte «24 heures». Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et l’hôpital de Morges n’ont quasiment plus de lits disponibles pour placer les enfants en détresse sous assistance respiratoire ou supplémentation en oxygène. A chaque nouvelle arrivée, il faut attendre qu’un lit se libère.

«Nous avons atteint les 80 consultations en vingt-quatre heures. L’activité a presque doublé aux urgences pédiatriques», constate Silke Grupe, médecin-cheffe à l’Hôpital d’Yverdon-Les-Bains, interrogée par nos confrères. Elle décrit des bébés de quelques mois pris dans «un marathon respiratoire qui les épuise».

Chez les bébés, une infection au virus respiratoire syncytial (VRS) peut affecter les bronches et les poumons (image symbolique).
Photo: AFP
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Transferts dans des hôpitaux éloignés

Les vagues de bronchiolites sont fréquentes à cette période de l’année. L’actuelle flambée de cas a toutefois commencé très tôt et est exceptionnellement intense. A cause de la surcharge des hôpitaux, les transferts sont nombreux. Selon les informations de Blick, un enfant du canton de Zurich a même dû être transféré aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Interrogé par l'«Aargauer Zeitung», Christoph Berger, chef du service d’infectiologie de l’hôpital pour enfants de Zurich, craint que le pic ne soit pas encore atteint. A l’hôpital pour enfants de Zurich, 30 lits sont actuellement occupés par des enfants et des bébés atteints par le VRS. La semaine dernière, plusieurs enfants ont été transportés par avion de Zurich à Coire.

Quels symptômes?

Mais comment reconnaître une infection au VRS? Quand faut-il consulter un médecin? «Les bébés peuvent avoir du mal à boire à cause d’un nez bouché. Si l’infection touche également les bronches et les poumons, les enfants auront alors des difficultés à respirer. Ils respirent beaucoup plus vite que d’habitude et cela nécessite beaucoup plus d’efforts», explique Traudel Saurenmann, médecin-chef du centre de médecine pour enfants et adolescents à l’hôpital cantonal de Winterthour.

En cas de respiration sifflante ou d’une quantité d’urine moindre que d’habitude, le médecin conseille de consulter immédiatement. Pour confirmer le diagnostic, les sécrétions nasales des bambins malades sont testées en laboratoire.

Les médecins conseillent d'éviter les visites nombreuses de la famille. Ils encouragent les parents à prendre toutes les précautions possibles. En cas de maladie, il est préférable de porter un masque.

Manque de personnel qualifié

La durée des séjours hospitaliers varie entre trois et dix jours. La respiration artificielle n’est nécessaire que dans quelques rares cas. Selon certains experts, la vague inhabituellement violente de bronchiolites cet automne serait causée par les mesures sanitaires prises pendant la pandémie de Covid-19: de nombreuses personnes n’auraient pas été en contact avec le virus et n’auraient donc pas développé d’immunité contre le virus.

Le VRS n’est toutefois pas la seule raison qui explique les goulets d’étranglement dans les services pédiatriques des hôpitaux. La pénurie de personnel aggrave la situation. «De telles vagues de VRS étaient déjà difficiles à gérer auparavant, explique Christoph Berger, maintenant, c’est encore plus tendu.»

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