Gilles Marchand sur son départ de la SSR
Le débat sur la redevance sera «plus colérique, plus émotionnel»

Interviewé par «Le Matin Dimanche» ce 21 janvier, Gilles Marchand s'est exprimé sur son départ fin 2024 du poste de directeur de la SSR. Son objectif? Prendre ses distances pour que l'institution prépare au mieux la prochaine votation sur la redevance.
Publié: 21.01.2024 à 13:08 heures
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Léo MichoudJournaliste Blick

Pour Gilles Marchand, son départ de la SSR avant la fin de son mandat en 2026 est avant tout une question de calendrier, découvre-t-on en filigrane d'un entretien dans «Le Matin Dimanche». Parce qu'à la votation sur la redevance dans deux ans succédera le débat sur la nouvelle concession de la SSR en 2027 et la décision du Conseil fédéral en 2028.

Bref, s'arrêter en 2026 aurait lancé son successeur ou sa successeure en plein dans l'arène du débat sur la redevance. Et prolonger son mandat l'aurait fait tenir jusqu'à ses 69 printemps. «J’ai bien réfléchi à tout cela et j’ai pris une décision dans l’intérêt de l’entreprise que je dirige», affirme le Vaudois à nos confrères, assurant que rien ne lui a été imposé.

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Il s'attend à un débat «plus colérique»

Pour trouver celui ou celle qui reprendra son rôle, le processus de sélection est parti pour une dizaine de mois. Un Alémanique, un Romand ou un Tessinois? Dans le journal dominical, Gilles Marchand botte en touche: «Finalement, peu importe l’origine culturelle, c’est la compréhension des mécanismes subtils qui traversent le pays qui est décisive.»

Gilles Marchand dira au revoir à son poste de directeur général de la SSR à la fin de l'année 2024.
Photo: Keystone

Au moment de faire le bilan, le DG avoue un «déchirement» à l'idée de quitter son service public chéri, dont il «adore [les] batailles». De ses sept ans à la direction, il retiendra des points positifs comme négatifs. D'un côté, la numérisation qui rassemble, les archives et l'ouverture au monde. De l'autre, le fait de n'avoir pas convaincu toutes les élites politiques du pays de la nécessité d'un service public fort.

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Sur la redevance et les économies à faire, Gilles Marchand s'attend à un débat «tendu, plus colérique, plus émotionnel» et regrette la polarisation des débats, notamment sur les réseaux sociaux. Formé en sociologie, il ne compte ni se distancer totalement du monde des médias, dont il espère rester un observateur alerte, ni partir tout de suite à la retraite.

Pour mémoire, le peuple devra se prononcer sur l'initiative SSR pour une redevance à 200 francs. Le Conseil fédéral propose un contre-projet à 300 francs. La facture a déjà été réduite ces dernières années. Elle est passée de 451 francs à 365 francs en 2019, avant d’être encore abaissée à 335 francs en 2021. 

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