Grosses augmentations de prix
Le logement et la mobilité nous font perdre de l'argent

L'indice des prix à la consommation donne des précisions sur le renchérissement. Une nouvelle indication de Comparis s'intéresse aux coûts du logement et de la mobilité. La situation est particulièrement mauvaise.
Publié: 27.03.2024 à 16:00 heures
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Jean-Claude Raemy

Pour quoi dépensez-vous le plus d'argent? La réponse est probablement unanime: le logement. Pour de nombreux Suisses, la mobilité, c'est-à-dire la voiture et/ou les transports publics, vient en deuxième position. Et ces dépenses continuent de croître. En février 2024, les biens et services dans ces domaines ont augmenté de 1,6% par rapport au même mois de l'année précédente.

C'est ce qui ressort du nouvel indice trimestriel Lomo, que Comparis publie en collaboration avec le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l'EPFZ. Celui-ci examine, dans le secteur du logement, l'évolution des loyers ainsi que les prix de l'électricité et des meubles. Dans le secteur de la mobilité, il étudie les prix du carburant, des voitures ou des billets de transports publics.

Jusqu'à présent, la référence en matière de renchérissement était l'indice national des prix à la consommation (IPC) de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ses chiffres se basent sur un panier représentatif de plus de 1000 biens et services. Mais comme le logement et la mobilité représentent jusqu'à 40% du budget d'un ménage et que des changements rapides ne sont guère possibles dans ces domaines, Comparis veut examiner ces secteurs séparément.

L'augmentation des coûts du logement et de la mobilité préoccupe des milliers de Suisses.
Photo: Getty Images/Westend61
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Une hausse des prix supérieure à la moyenne

Et voilà que l'IPC a augmenté de 1,2% en février. L'indice Lomo, quant à lui, affiche une hausse de 1,6%. Cela signifie que si les loyers et les frais de mobilité d'une famille s'élevaient à 3700 francs en février de l'année précédente, les frais mensuels s'élevaient déjà à 3760 francs en février 2024. Sur l'ensemble de l'année, l'augmentation des coûts est donc de 710 francs. Et tous les ménages ne l'acceptent pas facilement.

De plus, les augmentations de loyer prévues en avril devraient se répercuter plus fortement sur les taux d'inflation officiels en mai, selon Dirk Renkert, expert financier chez Comparis. C'est pourquoi il s'attend à une nouvelle hausse de l'indice Lomo.

En effet, deux hausses des taux d'intérêt et le renchérissement général ont entraîné une augmentation des loyers allant parfois jusqu'à 10%. Pour de nombreuses familles, cela représente plusieurs milliers de francs de dépenses supplémentaires par an. Les ménages d'une personne de plus de 65 ans sont les plus durement touchés.

Mais il n'y a pas que le loyer qui augmente. Pour l'électricité en particulier, les Suisses ont dû puiser dans le porte-monnaie, en moyenne 17,8% en plus. Les prix de certains produits tels que les sacs de rangement ou la vaisselle jetable ont également augmenté de 3,7%. La hausse des prix des transports publics (+3,3%) a été la troisième plus forte.


Il y a aussi eu des baisses de prix

Les prix du chauffage (gaz, mazout, bois de chauffage et chauffage urbain) ont tout de même baissé de 6,8% par rapport à l'année précédente. Mais cela est surtout dû à la forte hausse des prix de l'année dernière. L'énergie reste chère. Sur les 20 dernières années, ce sont les prix de ce secteur qui ont le plus augmenté, avec une hausse de 159,7%.

Du côté de la mobilité, les voitures d'occasion sont devenues moins chères: elles sont en moyenne 4,8% moins coûteuses qu'en février 2023. Les prix du petit électroménager (-4,3%), des meubles de salon et de bureau (-3,7%) et des accessoires d'ameublement (-3,0%) ont également baissé. Ce sont justement les prix des appareils électroménagers qui se sont massivement effondrés au cours des 20 dernières années.

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