Hans-Peter Portmann veut briser le monopole des syndicats
«Les syndicats mènent le Conseil fédéral par le bout du nez»

Le conseiller national PLR zurichois Hans-Peter Portmann sera le prochain président de la Commission de politique extérieure. Il critique son propre Conseil fédéral dans le dossier européen.
Publié: 12.11.2023 à 11:17 heures
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Dernière mise à jour: 12.11.2023 à 11:20 heures
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Reza Rafi

Monsieur Portmann, votre collègue de parti, le conseiller fédéral Ignazio Cassis, peut se vanter d'un succès avec le mandat de négociation... mais l'Union syndicale et Travailsuisse ont pris les devants lundi, et donnent désormais le ton.
Depuis des années, le rôle des syndicats est régulièrement critiqué dans les commissions de politique extérieure. Il y a deux ans, lors de l'évaluation pour une nouvelle approche des négociations, le Conseil fédéral a assuré qu'il ne s'agissait que d'une collecte d'informations limitée à quelques dates de réunion.

Vous parlez du cycle confidentiel au cours duquel les partenaires sociaux sont informés de l'état des discussions. Qu'est-ce qui vous dérange là-dedans?
Depuis les négociations sur un accord-cadre, le Conseil fédéral s'est laissé instrumentaliser par les syndicats et est resté aveuglément coincé dans ce piège de la dépendance.

N'est-il pas raisonnable de la part de M. Cassis d'impliquer toutes les forces en présence?
Si. Mais le fait que ce soi-disant «Sounding Board» (ndlr: cette caisse de résonance) ait une influence supérieure à la loi et à la Constitution sur les processus démocratiques ne doit pas être accepté par le Parlement en tant qu'institution politique suprême.

"Le Conseil fédéral s'est laissé instrumentaliser" : Portmann, politicien du PLR.
Photo: Keystone
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Faudrait-il réduire la participation des représentants des travailleurs dans le dossier européen, selon vous?
Il est insupportable de voir comment les syndicats mènent le Conseil fédéral par le bout du nez. Directement issus de leurs réunions confidentielles du «Sounding Board», ils rendent publique leur opposition fondamentale avant que le Conseil fédéral ne communique officiellement ses décisions et les résultats des entretiens exploratoires.

Des fuites, il y en a de tous les côtés, non?
La stratégie d'implication des partenaires sociaux a échoué. Les fonctionnaires syndicaux utilisent les travailleurs comme boucliers pour protéger leurs prébendes et leurs richesses.

Qu'attendez-vous du Parlement?
Le Parlement doit briser le monopole des syndicats et introduire des réformes vers un partenariat social véritablement libéral. J'aborderai le rôle des syndicats lors de la CPE de lundi.

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