Il étrangle la fille des voisins
L'agresseur de la petite Vanessa risque un lourde peine

Le terrible acte du jeune homme de 17 ans envers sa voisine de 9 ans choque la Suisse. André Kuhn avocat spécialisé en droit pénal, évalue le cas pour Blick.
Publié: 10.05.2024 à 10:57 heures
RMS_Portrait_AUTOR_940.JPG
Ralph Donghi

Vanessa T., 9 ans, résidant dans la région de Baden (AG), a vécu l'horreur à l'état pur. En effet, un adolescent de 17 ans s'est glissé la nuit dans la maison familiale et étrangle l'enfant si fort qu'il lui reste des marques de strangulation sur le cou. Comme l'a rapporté le Blick, c'est le voisin Tom P.*, qui aurait attaqué Vanessa T.*. Le parquet des mineurs mène une procédure pour tentative d'homicide volontaire et éventuellement tentative de viol.

«Un cas aussi brutal est plutôt exceptionnel»

L'affaire ne laisse pas non plus les experts indifférents. «Un cas aussi brutal est plutôt exceptionnel et heureusement très rare», déclare André Kuhn, avocat spécialisé en droit pénal, à Blick. La raison pour laquelle Tom P. s'est glissé dans la maison en septembre dernier n'est pas claire. Lors des interrogatoires, il a indiqué qu'il était sorti et avait «bu» et qu'il était entré dans la maison en rentrant chez lui pour jeter un coup d'œil. Par ailleurs, le jeune homme a déclaré avoir étranglé la petite Vanessa de crainte qu'elle ne crie.

La situation était très dangereuse pour l'enfant. «Selon les déclarations et les traces, il y avait un danger de mort. C'est probablement sa mère qui lui a sauvé la vie, car elle a entendu la lutte, est entrée dans la chambre et le jeune homme de 17 ans a pris la fuite» ajoute l'avocat.

Les blessures au cou de la victime Vanessa T. (9 ans à l'époque) sont clairement visibles. Les parents de la fillette ont donné la photo à Blick pour qu'elle soit publiée.
Photo: zVg
1/5

Qu'en est-il des objets perdus par Tom P.? L'avocat déclare qu'il n'y a aucune preuve. «Le fait qu'il avait un couteau et un préservatif sur lui ne signifie pas forcément qu'il voulait utiliser ces objets», dit André Kuhn. «Le fait qu'il les ait laissés est peut-être aussi lié au fait qu'il a été surpris et qu'il s'est enfui».

Tom P. a notamment laissé un porte-monnaie derrière lui

Tom P. a été arrêté quelques heures plus tard à son domicile. En effet, il avait également perdu son porte-monnaie dans la chambre de Vanessa T.. On a également trouvé chez lui une arbalète avec une flèche, des bouteilles de méthadone en partie remplies et de grands masques de protection.

«Cela ne veut rien dire non plus» soutient l'avocat, «il pourrait simplement avoir pris plaisir à collectionner ces objets». D'autres choses, comme la littérature violente chez les jeunes, ne signifient pas que ces derniers ne peuvent pas distinguer la fiction de la réalité. «Il en faut alors encore plus pour qu'un adolescent commette un tel acte de violence.»

Pour André Kuhn, le fait que Tom P. n'admette apparemment que ce qu'on peut lui prouver, comme l'étranglement, pourrait être «une tactique de son défenseur». «Il veut obtenir le meilleur jugement possible pour son client». 

Tom P. est actuellement incarcéré dans un foyer pour jeunes délinquants. Restent sa victime éprouvée et ses parents. Ils ont déclaré à Blick : «C'est très dur pour nous et notre fille». Maître Kuhn connaît d'autres cas : «Ce n'est que plus tard que l'on verra comment la jeune fille, surtout, surmontera l'incident.»

Libre au plus tard à 25 ans

La crainte des parents de Vanessa T. est que Tom P. revienne à la maison. Mais l'avocat les rassure. «Il se peut très bien qu'il ne veuille plus habiter lui-même dans le quartier où vit encore sa victime.»

Selon le droit pénal des mineurs, Tom P. risque «une peine de prison maximale de quatre ans», selon maître Kuhn. Mais dans le cas d'un délinquant psychiquement malade ou dangereux, il existe la possibilité qu'il doive rester dans un établissement fermé pour suivre une thérapie au-delà de sa peine, a-t-il ajouté. «Au plus tard à l'âge de 25 ans, cette mesure s'éteint toutefois aussi complètement.» À l'heure actuelle, Tom P. bénéficie de la présomption d'innocence.

* Noms modifiés

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la