Il faut renforcer l'armée!
La Confédération soutient la fin des réglementations concernant le bruit des tirs

Les prescriptions de protection contre le bruit autour des places de tir doivent être assouplies, demande la Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats et le Conseil fédéral. L'armée doit pouvoir mieux investir dans les armes.
Publié: 24.08.2024 à 09:38 heures
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Dernière mise à jour: 24.08.2024 à 10:15 heures
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Daniel Ballmer

Le camp bourgeois en charge de la sécurité a depuis longtemps une épine dans le pied: les pénibles prescriptions sur le bruit des places d'armes, de tir et d'exercice militaires. L'ordonnance correspondante oblige le Département de la défense (DDPS) à limiter le bruit des tirs jusqu'à la moitié de 2025, de manière à ce que les valeurs limites soient respectées pour les immeubles environnants comportant des locaux sensibles au bruit.

Afin de renforcer la capacité de défense du pays, la Commission de la politique de sécurité du Conseil des Etats veut donc faire examiner les restrictions et, si possible, les supprimer immédiatement. Et elle enfonce une porte ouverte auprès du Conseil fédéral. Mené par la ministre de la Défense Viola Amherd, le Conseil fédéral demande au Parlement d'accepter l'intervention.

Contre des restrictions dans la formation

Le chef de file de la commission est le conseiller aux Etats de l'Union démocratique du centre (UDC) Werner Salzmann. Le Bernois s'engage sans relâche pour ses tireurs. L'année dernière, il s'est battu pour que la Confédération continue de subventionner les munitions du fusil d'assaut 57, désormais hors d'usage, à hauteur de 70 centimes par tir et non plus seulement de 40 centimes. Et c'est justement maintenant que l'armée ne doit pas être affaiblie inutilement: «En temps de crise, comme nous le vivons actuellement avec la guerre en Ukraine, c'est irresponsable!»

Le conseiller aux Etats UDC Werner Salzmann et ses camarades ont pris pour cible les prescriptions sur le bruit des places de tir militaires.
Photo: zVg
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Cette dernière exigence est clairement justifiée par la guerre en Ukraine. Après tout, le Conseil fédéral a, lui aussi, établi que la capacité de défense de l'armée devait être à nouveau renforcée, argumentent les conseillers aux Etats. L'instruction au tir revêt donc une importance d'autant plus grande. Or, les prescriptions en vigueur en matière de protection contre le bruit entraîneraient des restrictions de cette formation.

Utiliser les fonds économisés pour plus d'armes

Les règles en vigueur sont le résultat d'une période de paix de plusieurs décennies en Europe, qui s'est brutalement terminée avec la guerre en Ukraine, constatent Werner Salzmann et ses collègues. Il semblerait que le Conseil fédéral soit arrivé à la même conclusion.

Si les prescriptions en matière de protection contre le bruit pouvaient être «assouplies dans une mesure supportable», l'armée devrait moins dépenser pour des assainissements et des mesures d'insonorisation, soulignent encore les conseillers aux Etats. Cet argent serait alors disponible pour des dépenses urgentes, nécessaires au renforcement de la capacité de défense. Et cela irait tout à fait dans le sens de la ministre de la Défense Viola Amherd.

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