«Il vivait dans son propre monde»
Un député PLR retrouve son appartement loué jonché de déchets

Des montagnes de déchets, des canettes de bière, des mégots de cigarettes, une odeur nauséabonde... L'appartement du député PLR Adrian Schoop a été retrouvé dans un état déplorable après qu'il ait été loué à une personne sous curatelle. Comment en est-il arrivé là?
Publié: 14.08.2024 à 14:52 heures
Le député PLR Adrian Schoop se tient dans son appartement encombré de déchets, dans lequel vivait encore récemment un locataire.
Photo: Capture d'écran Tele M1
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Christina Benz

Il est difficile de croire que quelqu'un ait pu vivre au milieu de ces montagnes de déchets. Dans un appartement de Baden, dans le canton d'Argovie, des agents d'entretien expérimentés dans le domaine se sont retrouvés dépassés par la situation, comme on peut l'observer dans cette vidéo de Tele M1.

Ce logement appartient au député PLR Adrian Schoop. Mais il n'y habite pas lui-même. Le locataire, un bénéficiaire de l'aide sociale, est sous curatelle. Il est par ailleurs suivi par le service de protection de l'enfant et de l'adulte. 

Adrian Schoop est choqué par l'ampleur de la situation. En entrant dans l'appartement encombré de déchets, l'homme de 38 ans pousse une montagne d'ordures. Même équipé d'un masque FFP2, il lutte contre les vomissements.

«Il vivait dans son propre monde»

Ce n'est que vendredi dernier que l'on s'est rendu compte de l'état déplorable de l'appartement, lorsque de l'eau s'est soudainement répandue sous la porte. Le concierge, venu à la rescousse, a dû constater que les toilettes étaient tellement bouchées que l'eau avait débordé.

Ce dernier a alors immédiatement informé le service d'évacuation, qui est passé le jour même. Le locataire était encore dans l'appartement à ce moment-là. «Sur le moment, je n'ai pas du tout réalisé qu'il vivait ici et qu'il s'agissait du locataire. Je lui ai aussi dit 'bonjour', il regardait par terre, ne réagissait pas et vivait dans son propre monde. On sentait vraiment qu'il n'allait pas bien», raconte le gardien d'immeuble Dejan Cavara. Plus tard, le locataire a été emmené par la police et placé dans un foyer d'accueil.

«Nous dépensons près de 30 milliards de francs pour l'État social»

Adrian Schoop ne comprend pas que les autorités n'aient pas été au courant de l'état de l'appartement. «Nous dépensons près de 30 milliards de francs pour l'État social, rien qu'au niveau fédéral. C'est une somme incroyablement élevée. J'attends donc de ces personnes qu'elles fassent correctement leur travail», a déclaré le député PLR à Tele M1.

Fin avril déjà, la propriétaire de l'immeuble avait informé le service de protection de l'enfant et de l'adulte que l'appartement sentait mauvais. La curatrice a ensuite pris contact avec le locataire, mais celui-ci a affirmé que l'odeur ne provenait pas de son appartement. Ce dernier n'a toutefois pas reçu de visite. Pourquoi? «Après un certain temps, nos clients doivent, si possible, pouvoir mener à nouveau une vie autonome. Si un client est capable de discernement, il n'y a aucune base légale pour que le curateur pénètre dans le logement de la personne concernée. Le curateur en charge a, à notre avis, correctement exécuté son mandat», écrit le service de protection de l'enfant et de l'adulte dans sa prise de position écrite à «Argovia Today».

Reste à savoir quel sera le coût final de l'expulsion. Et surtout, qui passera à la caisse?

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