Jürg Grossen sur la succession de Berset
«La destitution d'un conseiller fédéral est pour nous une option»

Si les partis du Conseil fédéral ne bougent pas, le président des Vert'libéraux n'exclut pas la destitution d'un membre du gouvernement.
Publié: 26.06.2023 à 13:04 heures
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Dernière mise à jour: 26.06.2023 à 14:44 heures
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Camilla Alabor

Monsieur Grossen, les Vert’libéraux (PVL) s’attaqueront-ils au siège du PS au Conseil fédéral si Alain Berset quitte ses fonctions à la fin de l’année?
Jürg Grossen:
Si nous atteignons 10% de l’électorat et que nous prenons pied au Conseil des Etats, nous nous présenterons à l’élection du Conseil fédéral. Dans ce cas, le siège que nous attaquerons dépendra du résultat des élections de tous les partis.

Si le PVL était élu au Conseil fédéral aux dépens du PS, les 30% du camp gauche-vert y seraient moins bien représentés qu’aujourd’hui. Cela se heurte à votre exigence selon laquelle le Conseil fédéral devrait refléter le plus fidèlement possible les parts d’électeurs.
Actuellement, près de 30% de tous les électeurs ne sont pas représentés au Conseil fédéral. Cela concerne en particulier les électrices et électeurs des Vert-e-s et des PVL. Nous voulons changer cela et gardons toutes les options ouvertes allant dans ce sens.

Actuellement, c’est le PLR qui est le plus fortement surreprésenté. Accepteriez-vous de révoquer un conseiller fédéral en fonction?
Pour nous, une révocation n’est pas impossible. La question est de savoir à quel point les partis du Conseil fédéral s’accrochent au pouvoir: sont-ils prêts à accepter le déplacement des parts de l’électorat? Si le blocage persiste, une destitution est pour nous une option. La concordance – un pilier de la démocratie suisse – signifie que toutes les forces importantes doivent être intégrées dans le gouvernement.

Le président du PVL, Jürg Grossen, s'insurge contre le fait que près de 30% de tous les électeurs ne sont actuellement pas représentés au Conseil fédéral.
Photo: keystone-sda.ch
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Ils propagent la formule 2-1-1-1-1: deux sièges pour le parti le plus fort, un siège pour chacun des autres. Le résultat devrait être que les conseillers fédéraux lorgnent encore plus sur leur parti – et que le gouvernement soit d’autant plus bloqué.
Les conseillers fédéraux sont aujourd’hui déjà pris en otage par leurs partis, notamment le PS et l’UDC. Si le centre politique était renforcé, cela aurait une influence positive. De plus, de nombreux projets émanant du Conseil fédéral sont aujourd’hui mis en pièces par le Parlement, car des forces importantes ne sont pas représentées au gouvernement. Si les Vert-e-s et les PVL sont impliqués dès le début, les projets seront également plus susceptibles de recueillir une majorité.

Ils ne veulent attaquer qu’à partir d’une part électorale de 10%. Mais cela ne devrait pas être réaliste pour les prochaines élections – le PVL se situe actuellement à 7,8%.
Je suis convaincu que c’est possible. La dernière fois, nous avons progressé de 3,2%.

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