La colère gronde dans les campagnes
Berne veut couper dans le budget et les paysans sont verts de rage

Le Conseil fédéral espère réduire de 347 millions de francs l’enveloppe budgétaire 2026-2029 allouée à l'agriculture. Une diminution de 2,5% par rapport aux trois années précédentes. L’Union suisse des paysans trouve cette proposition «incompréhensible et inéquitable».
Publié: 12.10.2023 à 12:08 heures
Léo Michoud

Le Conseil fédéral a décidé de serrer la ceinture de la Suisse. Et les conséquences de cette décision retombent sur les paysans du pays. Alors que le budget 2026-2029 est en procédure de consultation, la Confédération a annoncé une réduction de l'enveloppe 2026-2029 alloué à l’agriculture.

De quel montant parle-t-on? 13,67 milliards de francs, soit 347 millions de moins que de 2022 à 2025. Une coupe de 2,5%.

L’Union suisse des paysans (USP) est en colère et l'a fait savoir dans un communiqué paru mercredi 11 octobre. La faîtière estime que «les familles paysannes devront porter le poids d’une politique financière erronée alors qu’elles ne sont en rien responsables du déficit de la Confédération».

L'Union suisse des paysans craint pour les finances des familles d'agriculteurs.
Photo: KEYSTONE/MARCEL BIERI

Le poids sur les familles paysannes?

La Confédération mentionne toutefois la nécessaire «adaptation de la production agricole aux conséquences du changement climatique» et promet un soutien aux coûts de ces évolutions. «Davantage de moyens seront consacrés aux améliorations structurelles agricoles (+86 millions de francs), ainsi qu'à la sélection de cultures et de variétés résistantes aux maladies et à la protection durable des végétaux (+24 millions de francs)», peut-on lire dans la communication étatique.

Problème pour l'USP? Cette décision pèsera sur le budget alloué aux paiements directs, l'argent reçu par les agriculteurs qui respectent un certain nombre de critères édictés par la Confédération. Et ces critères deviendraient de plus en plus restrictifs. «Les familles paysannes doivent donc en faire toujours plus pour les recevoir, se fâche la faîtière. Elles doivent en outre assumer des coûts de production plus élevés, qu’elles ne peuvent pas répercuter suffisamment en raison de leur pouvoir de marché inégal.»

Ce n'est pas tout. L'organisation dénonce également la situation des salaires et des revenus dans la branche agricole et déclare qu'elle fera «tout ce qui est en son pouvoir pour corriger cette proposition du Conseil fédéral».

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