La réalité serait brouillée
Pierre-Yves Maillard dénonce «des chiffres sur l'inflation complètement faux»

Lors d'un discours du 1er mai, Pierre-Yves Maillard s'en est pris aux chiffres de l'inflation. Selon lui, le fait que les coûts de primes maladies ne soient pas prises en compte brouille la réalité.
Publié: 01.05.2024 à 15:42 heures

Dans un discours du 1er mai combatif, Pierre-Yves Maillard a dénoncé mercredi à Bienne (BE) «les chiffres sur l'inflation complètement faux» qui sont annoncés en Suisse. Le fait que les primes maladie soient exclues du calcul brouille la réalité.

Pierre-Yves Maillard a comparé les primes maladie à «un impôt». Or, a-t-il ajouté, «c'est le seul impôt qui n'est pas plafonné et sur lequel personne ne vote jamais». Et s'il ne s'agit pas d'un impôt, «pourquoi alors les primes maladie ne sont-elles pas prises en compte dans les chiffres officiels de l'inflation?», a demandé le président de l'Union syndicale suisse (USS).

Du fait de cette «omission», la réalité de l'inflation est largement sous-estimée, a estimé le conseiller aux Etats (PS/VD), plaidant en faveur de l'initiative socialiste sur la limitation des primes à 10% du revenu qui sera soumise à votation le 9 juin.

Photo: keystone-sda.ch

«Beaucoup de travail»

Ce sera le prochain combat de la gauche, mais il y en aura d'autres encore en cette année 2024 qui «nous donnera beaucoup de boulot», a lancé Pierre-Yves Maillard.

L'USS bataillera contre la réforme du 2e pilier, qui alourdira selon elle les charges salariales de 2 milliards de francs par an tout en occasionnant une baisse de 13% des rentes dans la partie obligatoire, ainsi que contre la libéralisation du système de santé et pour la défense du service public dans l'électricité et les transports.

Critiquant les «biais statistiques» et les études tronquées, Pierre-Yves Maillard a également dit que les chiffres pointant une augmentation du temps partiel masquaient la réalité concernant le volume de travail réel effectué par les ménages: celui-ci augmente, à mesure que les salaires stagnent.

Sur certains sujets et face à la baisse du pouvoir d'achat, «ce n'est pas qu'on n'en veut plus (du système), c'est qu'on n'en peut plus», a clamé Pierre-Yves Maillard. Le champion de la gauche entend surfer sur la vague du succès de la votation sur la 13e rente AVS pour contribuer à faire aboutir les prochains grands combats qui se profilent.

(ATS)

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