Gilles Meystre, boss de GastroVaud, enrage
«On instrumentalise des gamins pour interdire la clope en terrasse»

L'interdiction de fumer sur les terrasses est en discussion ce mardi au Grand Conseil vaudois. Une pétition lancée par des enfants, accompagnés de parents et profs, est à l'origine de ce projet. De quoi faire gueuler le président de GastroVaud, Gilles Meystre.
Publié: 17.09.2024 à 13:18 heures
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Dernière mise à jour: 17.09.2024 à 15:12 heures
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Léo MichoudJournaliste Blick
Pour Gilles Meystre, président de GastroVaud, les chantres de la «bien-pensance» ont manipulé des enfants pour interdire la clope en terrasse.
Photo: Keystone

Pour Gilles Meystre, président de la faîtière vaudoise des restaurateurs GastroVaud, la vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants. Surtout quand il est question d’interdire la clope sur les terrasses. L’ancien député libéral-radical (PLR) l’a fait savoir ce lundi 17 septembre sur Facebook.

Dans sa publication, il se montre très remonté contre la pétition adressée ce mardi au Grand Conseil vaudois, qui demande l’interdiction de fumer, même à l’extérieur des restaurants. Il faut dire qu’à l’origine du texte se trouvent… trois enfants de 10 ans et le père de l’un d’eux. Et parmi les 53 signataires, bon nombre de camarades d’école, mais aussi des parents et des profs.

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«De la pure instrumentalisation»

«Les interdictologues replongent», s’énerve Gilles Meystre. Pour lui, les chantres de la «bien-pensance» en sont arrivés à instrumentaliser des gamins pour faire passer leurs idées. «Sans doute parce qu’une comptine est plus jolie racontée par des enfants», ironise le boss de GastroVaud. Contacté par Blick, celui qui est aussi vice-président de Gastrosuisse détaille: «Qu’on mette dans la bouche d’enfants des mots et des combats d’adultes, c’est de la pure instrumentalisation.»

Certains, dont des enfants, veulent voir disparaître ce geste si commun de fumer sur la terrasse.
Photo: Keystone

La commission des pétitions, qui présente ce texte aux membres du Grand Conseil, préconise de classer l’affaire. «Plusieurs commissaires se rejoignent sur la possibilité de nuancer l’interdiction de fumer sur les terrasses de restaurant», détaille le rapport de la commission.

La liberté d’interdire

Le représentant des restaurateurs espère que les députés classent l’affaire et évoque plusieurs solutions pour que la liberté soit laissée aux exploitants: Créer des zones de terrasse avec et sans fumée, imaginer des horaires variables ou décréter, selon leur propre choix, leur terrasse avec ou sans fumée. «Il est tellement facile d’interdire», se désole le Vaudois.

«Renvoyons ces jeunes pétitionnaires à leurs études et conseillons à leurs chers parents et professeurs de relire Voltaire», pique encore Gilles Meystre en rappelant tout ce beau monde aux «valeurs fondamentales de notre société» que sont «la tolérance et le libre arbitre».

«Plutôt éduquer nos enfants»

Quinze ans après l’entrée en vigueur de la loi cantonale sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics, le 15 septembre 2009, la restriction de la liberté de fumer partout et tout le temps est à nouveau sur la table en terres vaudoises. Lors de la même session du Grand Conseil, ce mardi, le Vert Yannick Maury dépose une motion pour limiter la fumée sur les plages du canton.

«C’est une mauvaise période pour la branche, conclut Gilles Meystre au téléphone. On devrait plutôt éduquer nos enfants à causer avec leur voisin de table. Si la fumée d’un autre utilisateur d’une terrasse nous dérange, on peut lui demander d’arrêter ou de se déplacer.»

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