Le canton introduit le congé joker
Les élèves vaudois pourront manquer 3 jours d'école par an sans motif

Le canton de Vaud annonce l'introduction du congé joker à l'école obligatoire. Les parents pourront ainsi prendre un congé pour leur enfant sans donner de motif à la direction. Les élèves disposeront à ce titre de 3 demi-journées ou de six demi-journées.
Publié: 14.08.2024 à 15:16 heures
|
Dernière mise à jour: 14.08.2024 à 16:23 heures
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

A l'instar du Jura, de Fribourg, du Valais et d'une quinzaine de cantons alémaniques, Vaud introduit à son tour le concept de congé joker à l'école obligatoire. Il permettra de disposer de trois journées ou six demi-journées, sous certaines conditions. Concrètement, il s'agit pour les parents de pouvoir prendre un congé pour leur enfant de manière simple et sans devoir indiquer de motif à la direction de l'école, a annoncé mercredi devant les médias le conseiller d'Etat en charge des écoles vaudoises Frédéric Borloz, à l'Etablissement primaire et secondaire Centre Lavaux à Puidoux.

Cette possibilité répond à une demande exprimée par le Grand Conseil qui avait largement accepté en février 2023 une motion transformée en postulat de la députée UDC Céline Baux. Son texte évoquait alors quatre demi-journées. «Elle simplifie l'organisation des familles et les tâches administratives des établissements qui font face à plus de 16'000 demandes de congé chaque année», a déclaré le ministre PLR. Chaque famille en sera informée par son établissement.

Avertir deux jours avant

Sur les six demi-journées, il sera possible d'en cumuler deux maximum pour prendre un jour entier. Il faudra avertir le maître ou la maîtresse au moins deux jours à l'avance seulement. Il ne sera pas possible de les prendre le jour de la rentrée scolaire, lors des sessions d'examens, lors des semaines de camps, ni lors des courses d'école, a précisé le conseiller d'Etat.

C'est déjà la troisième rentrée scolaire vaudoise pour le conseiller d'Etat PLR Frédéric Borloz (archives).
Photo: LAURENT GILLIERON

Actuellement, le règlement de la loi sur l'enseignement obligatoire (LEO) stipule que «sur demande écrite et motivée des parents, le directeur peut accorder jusqu'à 18 demi-journées de congé à un élève au cours d'une année scolaire». La direction examine son bien-fondé, dans l'intérêt de l'élève et de l'école et, en principe, il n'est pas accordé de congé immédiatement avant ou après les vacances.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Sauf cas d'urgence ou situation imprévisible, la demande doit être adressée au moins deux semaines à l'avance, précise le règlement actuel. Les six demi-journées joker sans justification ne s'ajoutent pas mais s'intègrent au volume de 18 demi-journées existantes, ont précisé les services de Frédéric Borloz.

Cette rentrée scolaire a été placée par le ministre sous le signe de la relation entre l'école et les parents. Il s'agit de porter une attention particulière à ce lien avec la volonté de simplifier les interactions et de fluidifier la communication avec les familles, a-t-il résumé.

Moins de paperasse administrative

Le Département de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF) lance également un processus d'amélioration de la gouvernance et de la gestion de ses entités administratives et des lieux de formation. «Il s'agit d'adapter les pratiques aux évolutions que connaît l'école vaudoise: la taille de certains établissements rend leur gestion plus complexe, les besoins des élèves augmentent et l'état des finances cantonales appelle à la prudence budgétaire.»

«On entame une réflexion de fond sur toutes nos organisations actuelles. L'objectif est de diminuer le plus possible la bureaucratie, d'être plus efficace et efficient», a dit le chef du DEF.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Des modifications de la loi sur l'enseignement privé sont en outre prévues. Le Conseil d'Etat veut ainsi mieux encadrer les écoles privées et l'enseignement à la maison dans un souci de qualité, mais surtout pour que chaque élève puisse s'épanouir, quel que soit son lieu de formation. Actuellement, près de 950 élèves font leur école à domicile (0,9%) et près de 7400 sont inscrits dans des écoles privées (7%).

Un projet de révision de la loi sur l'enseignement secondaire supérieur devrait permettre aux écoles privées de délivrer des certificats cantonaux de maturité. Ces deux projets de lois vont être transmis au Grand Conseil.

Salon MINT reconduit

Parmi les nombreuses annonces du jour, une consultation pour réviser la loi sur la Haute école pédagogique Vaud (HEP) débute également. L'objectif consiste à améliorer la gouvernance de l'école qui forme les enseignants de demain pour l'adapter aux défis posés par l'évolution démographique.

Enfin, le canton a encore annoncé une deuxième édition du Salon MINT Vaud afin d'encourager les élèves de 8 à 12 ans à se projeter dans un métier en lien avec le domaine des mathématiques, de l'informatique, des sciences naturelles ou de la technique (disciplines dites MINT). Comme l'hiver dernier, il aura à nouveau lieu au Swiss Tech Convention Center de l'EPFL, du 24 février au 2 mars 2025.

Lundi prochain, 14'615 enseignants accueilleront 97'929 élèves à l'obligatoire ainsi que 36'400 jeunes dans les gymnases et les écoles professionnelles, soit 134'3329 au total (contre 132'893 en 2023). Des chiffres en augmentation, même si la croissance ralentit légèrement, selon le DEF.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la