Le Festival de la Cité grondé
«Ejaculate» à la cathédrale de Lausanne: pas en règle, valide le Conseil d'État

Le Festival de la Cité ne sera pas pénalisé financièrement pour avoir programmé un chœur et son hymne à l'éjaculation au sein de la cathédrale de Lausanne. En réponse au PLR et à l'UDC, le Conseil d'État vaudois admet que l'événement enfreint le règlement des lieux.
Publié: 15.03.2024 à 13:57 heures
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Dernière mise à jour: 15.03.2024 à 20:32 heures
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Léo MichoudJournaliste Blick

Le Conseil d'État vaudois a tranché sur l'éjaculation à la cathédrale de Lausanne. La prestation du chœur féministe Hot Bodies est contraire au règlement de l'église, mais ne mérite pas de pénaliser financièrement le Festival de la Cité.

Lors de l'édition 2023 de l'évènement estival gratuit, le haut-lieu chrétien de la capitale olympique avait vu résonner invitation à l'éjaculation, slogans anti-police et anti-bourgeois. Des hymnes qui avaient fait scandale, d'abord relayés par Raphaël Pomey, rédacteur en chef du mensuel romand de droite et engagé «Le Peuple».

Subvention toujours versée

De quoi titiller les parlementaires de l'Union démocratique du centre (UDC) et du Parti libéral-radical (PLR). Leurs deux interpellations ont reçu réponse officielle ce jeudi 13 mars, après la séance du gouvernement mercredi.

La cathédrale de Lausanne avait accueilli une chorale féministe dans le cadre du Festival de la Cité.
Photo: Keystone/DR
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Le Conseil d'État vient donc de sonner les cloches du festival, sans pour autant lui retirer de financements, relaie ce vendredi «24 heures». Le subside du Canton représente 210’000 francs, soit 8% des finances du festival — trois fois moins que la participation de la Ville de Lausanne au budget. 

S'en tenir au règlement

«Le Règlement d’utilisation de la Cathédrale n’a pas été respecté lors de ce concert», indique le Conseil d'État dans sa réponse aux interpellations. Il se réfère ici à l'article 8, alinéa 3, qui stipule qu'une manifestation autorisée «doit être dépourvue de tout caractère polémique ou politique», mais aussi «être en harmonie avec l'esprit du lieu» et «être de bonne qualité».

L'évènement était donc bien inadéquat au regard des lieux. Une confirmation officielle de l'avis exprimé chez Blick de la présidente du gouvernement vaudois Christelle Luisier Brodard.

La Commission d’utilisation de la cathédrale (CUT) avait pourtant donné son aval à l'invitation de cette chorale féministe et queer. En amont, le Festival de la Cité avait envoyé à cet organe un certain nombre d'éléments et des vidéos des artistes présents. Mais pas les paroles, pas encore écrites lors de l'autorisation. «Sur la base de ces éléments, rien ne permettait de penser que le concert de la Chorale 'Hot bodies' serait ce qu'il a été», nous apprend la réponse du Conseil d'État.

Le festival sermonné

Mais on ne les y reprendra plus, annonce le gouvernement vaudois: «Afin d’assurer au mieux qu’une telle situation ne se reproduise pas, la CUT fera preuve d'une vigilance accrue à l'égard du contenu des prestations artistiques que le Festival de la Cité envisage de programmer au sein de la Cathédrale.»

La direction du festival est invitée à prendre en compte ce règlement dans le futur et à présenter individuellement chaque prestation dans le détail. Elle devra s'engager à ce que «les prestations jouées à la cathédrale correspondent à la programmation présentée à la CUT». Habitué des polémiques choquant la droite, le Festival de la Cité reste «un événement culturel majeur en ville de Lausanne et prisé de la population», dévoile encore la réponse du Conseil d'État.

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