«Le gage de qualité ne sera pas garanti»
Un comité en faveur du contre-projet sur les urgences à Fribourg

Un comité interparti et interprofession met en garde contre le danger pour la sécurité des patients en cas de oui à l'initiative dite H24 le 9 juin à Fribourg. Il appelle à soutenir le «contre-projet pour des urgences de qualité» élaboré par le Conseil d'Etat.
Publié: 24.04.2024 à 13:39 heures

Huit personnes ont présenté mercredi les enjeux du paquet «santé» soumis à votation dans le canton de Fribourg. Les enjeux sont majeurs pour la population, ont insisté les coprésidents du comité «Oui à un contre-projet pour des urgences de qualité», la députée centriste Anne Meyer Loetscher et le député socialiste Simon Zurich.

L’initiative constitutionnelle pour des urgences hospitalières publiques de proximité 7/7 et 24/24, qui a recueilli près de 10'500 signatures, demande que les urgences soient rétablies à l’hôpital de Riaz, en Gruyère, et dans la partie germanophone du canton, du côté de Tavel. Le texte est «dangereux», a averti Simon Zurich.

Un sujet «impossible» à mettre en oeuvre

En dispersant l'offre, «le volume minimal de cas pour exercer correctement sa profession, gage de qualité, ne sera pas garanti», a précisé celui qui est aussi vice-président de la Fédération suisse des patients, section romande. «Il faut des compétences et un suivi, un bloc opératoire et des soins intensifs», a-t-il détaillé.

Un comité interparti et interprofession met en garde contre le danger pour la sécurité des patients en cas de oui à l'initiative dite H24 le 9 juin à Fribourg.
Photo: Keystone

«Il ne suffit pas d'écrire urgences sur une porte», a ajouté Simon Zurich. Au-delà, la pénurie de personnel qualifié et les conditions de travail posera problème s'il faut rouvrir des services de nuit décentralisés, a mentionné Emilie Risse, membre du comité de l’Association suisse des infirmières – section Fribourg.

«L'initiative fait passer un faux message», a dit Estelle Zermatten, députée PLR et infirmière. «La pratique est fondamentale, avec la nécessité de moyens», a-t-elle complété, tout en admettant l'aspect émotionnel du sujet. Le texte est «impossible» à mettre en oeuvre, a noté Anouk Osiek Marmier, présidente de Médecins Fribourg.

Au bon endroit

«Chaque personne en situation d’urgence, vitale ou non vitale, doit être prise en charge au bon endroit, au bon moment, par la bonne personne», a constaté Jeremy de Mooij, président de la Société des pharmaciens fribourgeois. Ainsi, le dispositif d’ambulances est renforcé pour diminuer les temps d’intervention.

Les centres de santé et les permanences sont aussi développés dans les régions, a souligné le comité en faveur du contre-projet. Grâce à un numéro santé unique géré par des professionnels de la santé, il sera ainsi possible d’obtenir très rapidement et gratuitement une première prise en charge.

Anne Meyer Loetscher a appelé à soutenir le décret de financement de l’Hôpital fribourgeois (HFR). Soumis au référendum obligatoire, celui-ci intègre un cautionnement de 105 millions de francs pour les investissements jusqu'en 2025 et un prêt de 70 millions pour étudier le futur site principal, proche de l'actuel à Villars-sur-Glâne.

Les deux autres membres du comité sont Marc Fahrni, député UDC de la Veveyse, et Urs Perler, député PCS, représentant le district germanophone de la Singine.

(ATS)

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