Le militaire va casquer
Un officier falsifie un ordre de marche pour voyager gratuitement en train

Un cadre militaire circulait gratuitement sur les lignes CFF, même en dehors du service. Pour ce faire, il a falsifié la date d'un ordre de marche. Il a été condamné, mais il s'en sort bien.
Publié: 09.07.2024 à 13:44 heures
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Lukas Lippert

Diriger par l'exemple, voilà le leadership qu'on se plaît à appliquer dans l'armée. Mais en dehors du service, Noah Fischer* semble vivre cette attitude un peu différemment. Sur son profil LinkedIn, il se présente comme un cadre militaire charismatique. En tant que «chef de l'instruction», il commande un état-major spécialisé de l'armée suisse.

Pourtant en septembre dernier, une agente attentive des CFF a démasqué la supercherie peu scrupuleuse du militaire. Elle a découvert des «irrégularités sur l'ordre de marche» que Noah Fischer lui a présenté. 

Modification de date

Selon une nouvelle ordonnance pénale exécutoire du Ministère public de la Confédération, consultée par le «Beobachter», le cadre militaire était à bord d'un RER de l'Unterland zurichois lors de ce contrôle. C'était un jeudi soir vers 23 heures et il était en civil. 

Pris en flagrant délit dans un RER zurichois, le cadre de l'armée paiera une amende. (image symbolique)
Photo: Petra Orosz/Keystone

La contrôleuse du train a remarqué que la date de validité de son ordre de marche ne correspondait pas aux dates du code QR figurant au dos de celui-ci. Sur son lecteur, une date de l'année dernière s'est affichée. Il s'agissait de la date pour laquelle l'ordre de marche avait été initialement émis. Noah Fischer a modifié cette date afin d'obtenir «la libre circulation sur tous les parcours», comme l'écrit le Ministère public de la Confédération. Et ce, même en dehors du service.

Le chef militaire va casquer

Cette audace aura des conséquences. L'homme a été condamné à une peine pécuniaire de 30 jours-amende à 30 francs, soit 900 francs au total, pour «falsification de convocations et d'instructions». Les frais de procédure de 500 francs sont également à sa charge.

Le militaire peut s'estimer heureux que personne ne souhaite en faire une affaire d'État. Car le Ministère public de la Confédération a aussi examiné la possibilité d'un «délit politique d'État». La poursuite judiciaire de délits politiques nécessite une autorisation du Conseil fédéral. Mais le secrétaire général compétent du Département de justice et police s'est montré compréhensif envers Noah Fischer et a décidé que le Conseil fédéral devait se consacrer à des tâches plus importantes.

*Nom d'emprunt

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