Le patron de l'UNRWA n'est pas le bienvenu?
L'invité spécial du 1er août à Lausanne fait fulminer la communauté israélienne

Le chef de l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens Philippe Lazzarini est l'invité d'honneur à Lausanne pour le 1er août. Un VIP qui n'est pas du goût de certains citoyens et de l'association Suisse-Israël qui s'indigne dans un communiqué publié le 28 juin.
Publié: 28.06.2024 à 18:03 heures
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Dernière mise à jour: 28.06.2024 à 19:38 heures
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Une polémique s'annonce, pour la fête du 1er août à Lausanne. On l'a appris le jeudi 27 juillet, via «Le Temps»: après l'annonce, la veille, du choix de Philippe Lazzarini, patron de l’UNRWA (l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens), comme invité d'honneur de la Ville de Lausanne pour l'occasion, une missive signée par 240 citoyens indignés par ce casting a atterri sur le bureau du syndic Grégoire Junod (PS).

Dans cette lettre, les signataires, dont des membres du Réseau laïque romand et ceux de l’Association Suisse-Israël, et des féministes, de toute évidence indignées par le fait que leur cause aurait été «colonisée par la cause palestinienne», demandent carrément l'annulation de l'invitation. L'initiatrice du texte est une Lausannoise qui souhaite rester anonyme.

L'argumentaire? Les mécontents avancent que «s’il est une fête dans l’année qui se doit d’être entièrement neutre politiquement, c’est bien la Fête nationale. Cette fête doit réunir tous les Suisses et non les diviser. En faisant le choix désastreux de cette invitation, la ville de Lausanne met à l’honneur un territoire étranger à la Suisse et l’UNRWA, une institution dont la neutralité n’est pas établie». Jugeant même que la Fête nationale serait ainsi «instrumentalisée à des fins de propagande».

Les mécontents avancent que «s’il est une fête dans l’année qui se doit d’être entièrement neutre politiquement, c’est bien la Fête nationale. (Image symbolique)
Photo: Keystone

Suisse-Israël en remet une couche

Rebelote: vendredi matin, un nouveau communiqué parvient aux médias, dont Blick. Signé cette fois par le président de la section vaudoise de l'Association Suisse-Israël, Eitan von Erlach, elle est également adressée au syndic. En copie, entre autres politiques et associations, on trouve aussi Pierre-Antoine Hildbrand (PLR), le municipal en charge du département Sécurité et Economie de la Ville de Lausanne.

Le ton est similaire à celui de la première lettre. On y demande d'annuler la venue de Philippe Lazzarini, et de le «remplacer par une autre (...) personnalité méritant réellement cet honneur.» Le président de l'association s'indigne, en s'adressant à Grégoire Junod: «Je ne suis pas sûr que vous ayez connaissance de tous les reproches faits à cette organisation controversée, sinon vous ne l’auriez pas invitée. Ou alors c’est une provocation volontaire et une claque et un affront, d’abord vis-à-vis de la communauté juive de Lausanne et de Suisse (...).» L'auteur du texte souligne également que Lausanne compte «deux familles d'otages» du Hamas.

Et le président de détailler, dans une liste, les «reproches» qu'il a à faire à l'organisation onusienne. En substance, il avance que «l’UNRWA est une agence de l’ONU controversée depuis longtemps, et plus particulièrement au vu des relations avérées (...) que certains employés ont entretenues avec les terroristes du Hamas.»

120 chaises vides?

Eitan von Erlach poursuit sa critique: «Dans le monde entier, les médias ont mis en lumière les évidentes implications des employés de l'UNRWA dans les massacres du 7 octobre. Plusieurs pays ont décidé de suspendre leurs contributions à l'UNRWA. Même la Suisse n'est pas convaincue par la parfaite intégrité» de l'agence, d'après l'auteur.

Au fil des mots, le ton se fait belligérant: «Hélas encore, nous ne pouvons que conclure que Lausanne a choisi son camp CONTRE ISRAËL. (...) Nous ne pouvons que vivement regretter ce choix.» Dans le cas où l'invitation serait maintenue, l'association demande à ce que la Ville ait «au moins la décence de prévoir 120 chaises vides, portant une photo des otages pour qu’on se souvienne d’eux et de leur sort terrible!»

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