Le rapport de l'horreur
Des religieuses françaises abusaient de jeunes filles à l'aide de crucifix

De plus en plus de détails choquants sont révélés par le rapport du CIASE au sujet de l'Église catholique en France. De nombreux religieux et religieuses ont abusé de jeunes filles, parfois avec des crucifix. Le pape François exprime sa honte.
Publié: 07.10.2021 à 14:52 heures
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Dernière mise à jour: 07.10.2021 à 14:57 heures

En France, le rapport de la Commission indépendante sur les abus dans l’Église (CIASE) a fait l’effet d’une bombe. Depuis les années 1950, environ 216’000 enfants et adolescents français ont été victimes d’abus sexuels commis par l’Eglise catholique.

«Ces résultats ne peuvent rester sans suite»

Si l’on inclut les institutions laïques gérées par l’Eglise, ce chiffre monte à 330’000. Le rapport, présenté par le président de la CIASE Jean-Marc Sauvé, présente d’autres chiffres qui font froid dans le dos. Près de 80% des victimes étaient âgées de 10 à 13 ans, 20% d’entre elles étaient des jeunes filles. Environ un tiers de tous les cas sont légalement considérés comme des viols.

«Ces résultats sont bien plus que préoccupants, ils sont accablants et ne peuvent en aucun cas rester sans suite», a déclaré Jean-Marc Sauvé. La souffrance, la honte et la culpabilité que ressentent les victimes sont encore vives de décennies plus tard.

Des milliers d'enfants ont été abusés au sein de l'Église catholique, en France.
Photo: AFP
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«Il y a eu un ensemble de négligences, de défaillances, le silence, une couverture institutionnelle qui ont présenté un caractère systémique», a analysé Jean-Marc Sauvé.

Des filles violées avec des crucifix par des religieuses

Comme le rapporte le «Daily Mail», certaines nonnes avaient même pour habitude de violer les jeunes filles à l’aide de crucifix. Une victime témoigne des atrocités subies alors qu’elle âgé que de 11 ans. Elle avait alors parlé des abus à ses parents, qui avaient refusé de la croire. Les abus avaient continué durant une année entière.

«Pour la religieuse qui a abusé de moi, c’était un vrai cadeau, elle savait qu’elle ne risquait rien», a déclaré la victime au quotidien britannique.

De 2900 à 3200 membres du clergé ont été identifiés. Selon le rapport, après le cercle familial et amical, l’Eglise catholique est l’institution où un enfant avait le plus de chances d’être abusé.

Le pape François exprime sa honte

«Je désire exprimer aux victimes ma tristesse, ma douleur pour les traumatismes subis, et aussi ma honte, notre honte, ma honte (sic) pour une trop longue incapacité de l’Eglise de les mettre au centre de ses préoccupations», a-t-il déclaré.

«Je prie, et prions tous ensemble, à toi Seigneur la gloire, à nous la honte. C’est le moment de la honte», a insisté le pape argentin. Il a invité tous les responsables religieux «à poursuivre tous leurs efforts pour que de tels drames ne se reproduisent plus».

Evoquant «une épreuve dure mais salutaire», il a appelé «les catholiques français à assumer leurs responsabilités pour que l’Eglise soit une maison sûre pour tous».

Des milliards en jeu

Le fondateur de l’association de victimes «La Parole Libérée» a mis en garde l’Église lors de la présentation du rapport très attendu. «Ils doivent payer pour tous ces crimes.» Les sommes en jeu se chiffrent en milliards.

La Conférence des évêques de France a annoncé des conséquences. «Face à tant de vies brisées, souvent détruites, nous nous sentons honteux et indignés», a déclaré Mgr Eric de Moulins-Beaufort. Il a déclaré que toutes les mesures nécessaires seraient prises pour qu’un tel scandale ne se reproduise pas. Certaines devraient être prises lors de la réunion des organes de l’église en novembre.

(ATS/oco/cua)

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