Le Surveillant des prix enquête
Le pétrole brut est aussi bon marché qu'avant la guerre, mais l'essence reste chère

Le pétrole brut coûte actuellement le même prix qu'avant la guerre en Ukraine. Difficile toutefois de s'en rendre compte à la pompe. Le carburant reste cher. Le Surveillant des prix mène actuellement l'enquête pour déterminer si des marges trop élevés sont perçues.
Publié: 11.08.2022 à 18:29 heures
Daniel Kestenholz

Le jour de l'invasion russe en Ukraine, le baril de pétrole brut de Brent se négociait à 95 dollars. Depuis, son prix a explosé. Le 8 mars, il a même grimpé jusqu'à 128 dollars. En juin, il atteignait encore 123 dollars. Ces tarifs semblent désormais amorcer une baisse, puisque le baril de Brent s'est à nouveau négocié temporairement à 94 dollars ce mercredi. Que les automobilistes ne se réjouissent pas trop vite: les prix de l'essence restent malgré tout élevés.

Selon les données du Touring Club Suisse (TCS), le prix du litre de sans plomb 95 a seulement baissé de 10 centimes en un mois pour atteindre 2,14 francs. Le prix à la pompe reste donc nettement plus élevé qu'avant le début de la guerre en Ukraine. Selon CH Media, «s'il existait un lien direct entre le prix du pétrole brut et celui du carburant, l'essence devrait à nouveau coûter 1,89 franc le litre, soit le même prix qu'en février de cette année».

Ramon Werner, responsable d'Oel-Pool, le leader suisse en matière d'approvisionnement en carburants, explique que le pétrole brut et les carburants sont deux produits complètement différents. Le prix à la pompe est donc déterminé par la Bourse de Rotterdam, qui régule les prix de l'essence ou du diesel.

Le prix du pétrole brut a fortement baissé sur les marchés mondiaux. Mais les carburants restent chers à la pompe.
Photo: Keystone
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Le Surveillant des prix enquête

Malgré cela, le Surveillant des prix suisse enquête désormais pour savoir si la branche pratique des marges élevées injustifiées. Son rôle est, par exemple, de déterminer si les exploitants de stations-service utilisent leur marge de manœuvre en répercutant rapidement les hausses de prix, mais pas la baisse.

Beat Niederhauser, suppléant du Surveillant des prix, explique à CH Media: «Nous avons reçu de nombreux messages dans lesquels il est supposé que les hausses de prix du pétrole brut sont répercutées plus rapidement que les baisses correspondantes.»

Le Surveillant des prix mène donc actuellement une enquête pour savoir si des marges excessives sur les carburants ont été encaissées en Suisse. Selon Beat Niederhauser, l'autorité exige à cet égard plus de transparence sur le marché, afin que les prix plus bas arrivent plus rapidement à la pompe.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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