Le vent avive les flammes
L'incendie n'est toujours pas sous contrôle en Haut-Valais

L'incendie n'était toujours pas sous contrôle mercredi près de Bitsch (VS). Le vent attise des foyers et rend la zone dangereuse pour les pompiers, laissant la priorité aux hélicoptères. Une cinquantaine de personnes ne peuvent toujours pas rentrer chez elles.
Publié: 19.07.2023 à 19:45 heures

Les pompiers n'ont finalement pas pu travailler en lisière de forêt pour circonscrire au mieux le sinistre comme cela était prévu. C'était trop dangereux, a indiqué en fin d'après-midi à Keystone-ATS Franz Mayr, de l'état-major de conduite de la commune de Bitsch.

Les six hélicoptères engagés ont déversé leur charge d'eau toute la journée. Une partie d'entre eux poursuivront la lutte durant la nuit et une vingtaine des 80 pompiers seront également à pied d'œuvre.

Une cinquantaine de personnes ne peuvent toujours pas retourner à leur domicile. Il s'agit d'habitants ou de vacanciers résidant à Oberried et dans les hameaux de Flesche et Obere-Eichen.

Le vent avive les flammes

Une poignée d'entre eux seront autorisés à se rendre à leur domicile jeudi en fin de journée pour prendre quelques affaires. Aucune échéance n'est articulée pour l'heure pour le retour de ces personnes. Les quelque 150 habitants de Ried-Mörel ont, eux, pu regagner leur domicile mardi.

La météo, et plus particulièrement le vent, jouent un rôle important dans la maîtrise de l'incendie, qui s'étend sur une surface d'environ 100 terrains de football.

Les orages qui ont eu lieu ces dernières heures ne permettent pas de détendre la situation. Mercredi, les autorités valaisannes ont d'ailleurs décrété une interdiction générale de faire du feu en plein air. Il s'agit du premier canton de Suisse à prendre cette mesure cette année, en raison d'un risque d'incendie de degré 5 ("très fort").

La mauvaise humeur d'Air Zermatt

Les responsables d'Air Zermatt ont critiqué l'engagement de l'armée contre l'incendie, jugeant que le principe de subsidiarité n'avait pas été respecté. Ce dernier stipule que l'armée n'intervient que lorsque les moyens civils sont épuisés. Air Zermatt a reproché aux autorités de faire appel à l'armée parce qu'elle est gratuite, évoquant au passage des «pressions politiques».

Contacté par Keystone-ATS, le ministre valaisan de la Sécurité Frédéric Favre a défendu mercredi le recours à l'armée. Il a souligné que la responsabilité de la gestion d'une telle intervention est du ressort des autorités communales et cantonales et non d’un privé.

Aide demandée aux militaires

L'armée est un «atout important» dans ce genre de situation, en raison de ses moyens et de sa capacité «à durer dans le temps», a souligné le chef du département de la sécurité, dans une réponse écrite.

Interrogé sur Forum, le ministre de l'Économie valaisan Christophe Darbellay s'est voulu conciliant. Il a également justifié la décision des autorités communales de demander l'aide des militaires car, dans ce genre de situation, il vaut mieux avoir un coup d'avance, selon lui.

Mais Christophe Darbellay a également rendu hommage aux pilotes d'Air Zermatt, «qui font un travail extraordinaire», et admis qu'il «aurait peut-être fallu dialoguer avec Air Zermatt». Le conseiller d'Etat ne craint par ailleurs pas de conséquences à long terme sur le tourisme valaisan.

(ATS)

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