Les chiffres Covid explosent
Faut-il vraiment s'inquiéter de cette vague de Covid estivale?

Les cas de Covid ont plus que doublé en deux semaines, mais cela ne provoque pas, comme jadis, des appels à prendre des mesures. Faut-il s'inquiéter de cette soudaine vague estivale? Nos réponses.
Publié: 23.06.2022 à 06:21 heures
|
Dernière mise à jour: 23.06.2022 à 09:03 heures
Georg Nopper

Le coronavirus a longtemps été qualifié de saisonnier, et son retour était anticipé pour l'automne. Voilà qu'une soudaine vague estivale déferle sur la Suisse avec autant de virulence que la chaleur de ces derniers jours. Les coupables? «BA.5» et «BA.4», deux sous-variants d'Omicron.

Les tweets de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) ont donc un fort goût vintage: «24'704 nouvelles infections ont été signalées mardi en Suisse et au Liechtenstein en l'espace d'une semaine». C'est presque 50% d'augmentation par rapport à la semaine précédente (16'610). Les hospitalisations sont également en hausse, 251 contre 131.

Trêve de chiffres, la tendance est claire: «Nous observons depuis début juin une augmentation significative des infections, tant au niveau du nombre de cas, du taux de positivité que de la charge virale relative dans le monitoring des eaux usées», résume Simon Ming, porte-parole de l'OFSP.

Tendance à la hausse : l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé mardi 24'704 nouvelles infections.
Photo: LAURENT GILLIERON
1/4

Les cantons devraient réagir

Le nombre de malades dans les hôpitaux et les soins intensifs, ce qui importe vraiment, est aussi en hausse. Mais on ne peut pas parler de surcharge à l'heure actuelle, loin de là: la part des patients traités pour le Covid se situe dans un pourcentage à un chiffre, tant dans les hôpitaux qu'aux soins intensifs.

«Compte tenu de la large immunité de la population et du caractère saisonnier du SRAS-Cov-2, nous ne pensons pas que le système de santé sera gravement affecté», a souligné Simon Ming. De toute manière, dans la situation actuelle (normale, selon la Loi sur les épidémies), il incombe aux cantons d'ordonner d'éventuelles mesures.

Or, selon la Conférence des directeurs de la santé (CDS), il n'est pas question pour l'instant de prendre de nouvelles mesures pour endiguer la pandémie. Pour l'instant, rien n'indique que les soins de santé seront soumis à une charge particulière en raison de cette vague estivale, déclare le porte-parole de la CDS Tobias Bär.

Celui-ci ajoute que la situation continuera d'être observée et que des recommandations de mesures à l'attention des cantons seront examinées en cas de situation épidémiologique tendue au niveau national ou suprarégional. Il souligne en même temps que seuls les cantons, et non la CDS, peuvent édicter des mesures.

En Allemagne, les Länder font pression

En Allemagne, où le nombre de cas augmente également, les appels se multiplient pour que l'on crée le plus rapidement possible la base légale pour des mesures Corona plus strictes face à la menace d'une vague automnale. «Il s'agit notamment de l'obligation de porter un masque à l'intérieur, de règles d'accès 3G/2G, d'obligations de test, de plafonds de personnes et de restrictions de contact», peut-on lire dans une proposition de quatre Länder adressée au gouvernement fédéral.

En Suisse, il n'y a actuellement guère de voix pour demander la réintroduction de mesures Covid. Et ce alors que Tanja Stadler, ancienne cheffe de la taskforce de la Confédération en la matière, estimait qu'un million de personnes pourraient s'infecter en Suisse lors de la vague actuelle. «Avec les variants qui circulent actuellement, il n'y a pas matière à craindre une surcharge des unités des soins intensifs», a-t-elle aussitôt relativisé dans cette interview à Blick.

«Aucune mesure générale n'est nécessaire»

Interrogé sur le même sujet, l'épidémiologiste Andreas Cerny abonde: «Je pense qu'aucune mesure de protection générale n'est nécessaire pour le moment, affirme le Tessinois. En cas de nouvelle augmentation, une quatrième vaccination sera peut-être nécessaire. Pour l'instant, je mettrais l'accent sur les mesures qui concernent les personnes particulièrement menacées».

Andreas Cerny se veut rassurant.
Photo: DR

Selon Andreas Cerny, la proportion de patients atteints du Covid qui terminent aux soins intensifs est aujourd'hui nettement plus faible qu'auparavant. «Ce n'est pas forcément dû au virus, cela s'explique plutôt par le fait qu'une grande partie de la population est vaccinée ou guérie.»

L'OFSP veut informer avant les vacances d'été

Sur Twitter, la mode est à nouveau à conseiller le port du masque. La virologue genevoise Isabella Eckerle écrit par exemple: «Si vous n'avez pas envie de contracter le Covid-19, vous avez tout intérêt à porter un masque FFP-2 à l'intérieur.»

«Mettez un masque FFP-2 à l'intérieur!», conseille Isabella Eckerle.
Photo: Keystone

Depuis la levée des mesures, l'OFSP en appelle à la responsabilité de chacun. Il continue de recommander les principes de base suivants: se vacciner, porter un masque, aérer plusieurs fois par jour.

Selon le porte-parole Simon Ming, la stratégie de vaccination pour l'automne est en cours de préparation. Avant les vacances d'été, l'OFSP et la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) fourniront toutes les informations concernant les recommandations de vaccination pour l'automne et l'hiver.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la