Les infections en baisse, vraiment?
Les tests Covid sont désormais payants... Et donc très peu utilisés

Le nombre d'infections dues au Covid-19 est en baisse. Mais il ne faut pas s'y tromper. Comme les tests ne sont plus payés par l'État, de moins en moins de personnes en réalisent. Ce qui peut avoir un effet trompeur sur l'ampleur actuelle de la pandémie.
Publié: 07.01.2023 à 19:58 heures
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Dernière mise à jour: 08.01.2023 à 11:02 heures
Daniel Ballmer

Les tests gratuits, c'est fini! Depuis le début de l'année, les personnes souhaitant se faire tester pour le Covid-19 doivent mettre la main au porte-monnaie. Un test rapide antigénique coûte environ 40 francs, un test PCR environ 140 francs. De moins en moins de personnes peuvent ou veulent se le permettre.

L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) s'attend donc à une «réduction considérable» du nombre de tests. Résultat: le nombre de nouvelles infections confirmées diminue également. Ainsi, l'OFSP a annoncé jeudi 4166 nouveaux cas au cours des sept derniers jours. Il y a une semaine, on comptait encore 12'632 nouvelles infections confirmées. L'office fédéral parle d'une situation stable.

Le nombre de cas non déclarés continue d'augmenter

A première vue, cela semble positif. Mais il y a un «mais»: à la mi-décembre, plus de 10'000 tests étaient encore effectués chaque jour dans tout le pays. Mais depuis, comme on pouvait s'y attendre, le nombre de tests a considérablement baissé, jusqu'à atteindre le niveau le plus bas depuis le début de l'année: le 1er janvier, seuls 2113 tests rapides PCR et antigènes ont été effectués dans toute la Suisse.

Depuis le début de l'année, les personnes souhaitant se soumettre à un test de dépistage du Covid-19 doivent mettre la main au porte-monnaie.
Photo: imago images/Marc Schüler
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Les autorités fédérales sont conscientes de ce que cela signifie: le coronavirus n'est pas vraiment sur le déclin. «En ce qui concerne le nombre de cas déclarés, nous partons du principe que le nombre de cas non déclarés va à nouveau augmenter de manière significative», précise Simon Ming, porte-parole de l'OFSP.

L'évolution de la pandémie plus difficile à suivre

Cela peut avoir des conséquences, a récemment averti le médecin cantonal en chef Rudolf Hauri, interrogé par Blick. De nombreuses personnes particulièrement menacées ne sont pas encore allées faire leur rappel. L'évolution de l'infection, qui reste instable, doit toujours être observée avec attention cet hiver.

«Le changement de système dans le financement des coûts des tests, abrupt pour la population et pendant la saison froide, n'est pas optimal», a déclaré le médecin cantonal zougois. «Une prolongation de l'actuel financement des tests jusqu'à fin mars 2023 environ se serait donc bien justifiée.»

Le contrôle des eaux usées prend de l'importance

Bien que le nombre de cas soit probablement massivement faussé, la Confédération continue à les utiliser pour surveiller la situation. Mais leur importance diminue, dit le porte-parole de l'OFSP Simon Ming.

Ils ne sont plus qu'un élément parmi d'autres. Le contrôle des eaux usées, qui reflète également l'évolution des infections, «indépendamment du comportement de la population en matière de tests», devient plus important.

Certes, le contrôle des eaux usées sera aussi réduit l'année prochaine pour des raisons de coûts, mais la charge virale est toujours mesurée dans 50 stations d'épuration. «A l'avenir, le monitoring national des eaux usées continuera à jouer un rôle central dans l'évaluation du Sras-CoV-2 et d'autres agents pathogènes», continue Simon Ming.

Par ailleurs, le système de déclaration Sentinella, avec les informations des cabinets de médecine générale ou la surveillance des variantes du virus par séquençage, permet de tirer des conclusions sur l'évolution de la pandémie. Il en va de même pour le nombre d'hospitalisations.

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