Conférence de presse à Berne
Disparition express de la plupart des mesures anti-Covid dès jeudi

Boire un verre, aller au cinéma, manger au restaurant: dès jeudi, tout cela sera possible sans présenter de certificat Covid ni porter de masque. Le Conseil fédéral a tranché mercredi en faveur d'une levée immédiate de presque toutes les mesures anti-coronavirus.
Publié: 16.02.2022 à 14:01 heures
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Dernière mise à jour: 16.02.2022 à 16:03 heures
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La recommandation de travailler à domicile tombe immédiatement. Les organisateurs de grandes manifestations ne doivent plus demander d'autorisation spéciale. Les rencontres privées ou familiales ne sont plus limitées. Le nombre de personnes admises dans les magasins ou les remontées mécaniques n'est plus restreint non plus.

Les règles dites 3G, 2G et 2G+ (de l'allemand geimpft/vacciné, genesen/guéri et getestet/testé), en place depuis l'automne dernier, sont ainsi abandonnées. Le port du masque obligatoire est abrogé dans les magasins, les restaurants, et tous les espaces intérieurs publics, de même que sur le lieu de travail.

Répondant à une question posée lors de la conférence de presse, le conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset a cependant indiqué le certificat Covid pourrait être utilisé dans le future de manière indépendante par les cantons qui le désirent. Il a toutefois indiqué que, dans l'état actuel, aucun ne le souhaite.

Large soutien auprès des Cantons

Le président de la Confédération Ignazio Cassis a ouvert la conférence de presse de mercredi, annonçant tout d'abord que les mesures proposées par le Conseil fédéral et mises en consultation auprès des Cantons avaient «bénéficié d'un large soutien».

Il a expliqué que l'évolution épidémiologique était favorable, que la situation hospitalière était stable et que le nombre de patients Covid en soins intensifs diminuait. Il a rappelé que certaines personnes à risque devaient toujours être protégées et qu'il ne fallait pas «être trop enthousiaste».

La parole a ensuite été donnée au ministre de la Santé, Alain Berset. «Il y a presque deux ans jour pour jour, le 25 février, le premier cas de Covid était signalé en Suisse», a commencé celui qui a noté qu'un «travail immense avait été réalisé» depuis. Il s'agit en effet, il l'a rappelé, de la 71e conférence de presse du Conseil fédéral portant sur le Covid-19.

Encore deux mesures

Seules deux mesures restent en place, jusqu'à la fin mars: le port du masque obligatoire dans les transports publics et les centres de soins, ainsi que l'isolement, pour cinq jours au minimum, des personnes testées positives au Covid-19. Ces mesures servent à protéger les personnes vulnérables, indique le Conseil fédéral dans un communiqué.

Selon la situation épidémiologique, ces deux mesures pourraient toutefois être levées avant la fin mars, précise-t-il. Pour l'instant, celle-ci se développe de manière positive. Grâce à l'immunité élevée au sein de la population, une surcharge des hôpitaux apparaît improbable, malgré une circulation du virus toujours forte.

Claire majorité

Le Conseil fédéral avait mis en consultation le 2 février deux variantes en vue de lever les mesures anti-Covid. Une claire majorité des cantons, des partenaires sociaux, du Parlement et des organisations concernées s'est prononcée en faveur de la version qui prévoyait une levée immédiate des mesures.

Ils ont aussi soutenu le masque obligatoire dans les transports et les centres de soins tant que le nombre de cas positifs reste élevé. Les résidents des EMS ne sont pas concernés.

Les cantons ont aussi la possibilité d'édicter des mesures plus strictes dans le domaine. De même, un médecin de famille ou un salon de coiffure peut décider que ses patients ou clients doivent porter un masque.

Fin de la situation particulière

L'ordonnance Covid-19 situation particulière réglemente encore jusqu'à fin mars l'isolement des personnes positives et le port du masque dans les transports publics et les centres de soins. Si tout se passe comme prévu, elle ne sera plus en vigueur dès le 1er avril, précise le gouvernement, ce qui signifiera le retour à la situation normale.

Les dispositions qui relèvent des compétences fédérales inscrites dans la loi sur les épidémies restent en vigueur (par exemple en ce qui concerne le trafic international de voyageurs et pour la prise en charge des médicaments). Les réglementations fondées sur la loi COVID-19 pour le certificat Covid ou à la prise en charge des tests restent également valides.

Tests dans les écoles

Le Conseil fédéral annonce aussi la fin de la recommandation générale des tests, ainsi que l'arrêt du financement par la Confédération des tests répétitifs dans les entreprises. Seuls quelques domaines bien précis, comme la santé, les EMS ou les infrastructures critiques bénéficieront encore du financement. Il s'agit de protéger les personnes vulnérables et d'éviter les absences d'une grande partie du personnel pour cause de maladie ou d'isolement.

Dans les écoles, la recommandation de tester et le financement des tests répétitifs sont également maintenus, jusqu'à fin mars, vu la circulation élevée du virus chez les plus jeunes. Les dépistages individuels restent pris en charge: les tests antigéniques dans tous les cas et les tests PCR pour les personnes symptomatiques ou ayant été en contact étroit avec des personnes dépistées positives.

La dictature sanitaire?

Une journaliste en a profité pour avoir l'avis des conseillers fédéraux au sujet de l'accusation de «dictature sanitaire» parfois dressée par certains opposants aux mesures sanitaires? Alain Berset a semblé s'en amuser, avant de retrouver son sérieux, assurant que le Conseil fédéral avait «rendu la main là où elle devait l'être».

Il a ainsi révélé que des discussions avaient eu lieu dès le mois de juin 2021 pour anticiper la sortie de crise. «Il fallait maintenir les mesures aussi longtemps que nécessaire, et les lever que cela est possible», a-t-il déclaré. Avant de conclure: «C'est ce que nous faisons aujourd'hui.»

Selon Ignazio Cassis, il était difficile de contenter tout le monde et de bien communiquer, car une partie de la population voulait des mesures plus strictes et une autre, des mesures allégées. «C'est typique des épidémies dans l'histoire», a-t-il déclaré, avant d'évoquer l'équilibre précaire entre la liberté individuelle et l'intervention de l'Etat.

(ATS/Blick)

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