L'ex-patron de l'UBS et de CS Oswald Grübel
«La BNS aurait dû acheter Credit Suisse»

Oswald Grübel porte un regard critique sur la fusion forcée entre Credit Suisse et l'UBS. L'ex-dirigeant des deux banques aurait préféré une autre solution.
Publié: 21.03.2023 à 20:38 heures
RMS_Portrait_AUTOR_316.JPG
Sarah Frattaroli

Oswald Grübel critique le mariage forcé entre l'UBS et Credit Suisse (CS). Et il est bien placé pour donner son avis: le banquier est le seul à avoir dirigé aussi bien l'UBS que CS. De 2003 à 2007, l'Allemand a été à la tête de CS en tant que CEO. À partir de 2009, il a pris le poste de CEO d'UBS, dont il s'est retiré en 2011.

«La Banque nationale suisse aurait dû acheter Credit Suisse», tonne Oswald Grübel dans une interview accordée au «Spiegel». Il aurait fallu assainir CS et le réintroduire plus tard en bourse. «Cela n'aurait pas été une grosse affaire.»

Pour la Suisse, il aurait été préférable d'avoir deux grandes banques distinctes, poursuit le financier. «Les entrepreneurs ne veulent pas dépendre d'une seule banque, c'est malsain.»

Oswald Grübel critique la fusion de l'UBS et de Credit Suisse.
Photo: Zamir Loshi
1/5

Les banques centrales responsables de la débâcle

Oswald Grübel ne veut toutefois pas interpréter la débâcle de CS comme une preuve que trop peu de choses ont changé depuis la crise financière. «Du point de vue de l'époque, le renforcement de la réglementation était déjà juste, les banques ont aujourd'hui plus de capital que jamais. Mais cela ne protège pas de la perte de crédibilité.»

Aux yeux de l'ex-dirigeant d'UBS, les responsables du séisme bancaire sont les banques centrales. «D'abord parce qu'elles ont maintenu les taux d'intérêt trop bas pendant si longtemps, maintenant parce qu'elles ont dû les augmenter si fortement que cela pose problème à de nombreuses banques et à d'autres secteurs», explique-t-il encore au «Spiegel».

L'intégration de CS à l'UBS sera «douloureuse» – en particulier pour les collaborateurs.


Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la