Le nouveau conseiller aux Etats genevois Mauro Poggia commencera la semaine prochaine sa législature à Berne... sans groupe parlementaire. Le Centre, auquel il voulait initialement se joindre, ne veut pas l'accueillir dans ses rangs, comme annoncé vendredi dernier.
Lundi, il a donc indiqué vouloir collaborer avec l'UDC. Il avait pourtant exclu, auparavant, toute collaboration avec ce groupe. La raison? Le parti et lui auraient trop de différences idéologiques. Nouveau rebondissement: l'Union démocratique du centre ne veut pas (encore) de lui.
Pas de groupe, pas d'influence
Sans formellement rejoindre le groupe, Mauro Poggia aurait la possibilité de collaborer avec l'UDC, a-t-il expliqué lundi à l'ATS. L'accord lui permettrait d'assumer des mandats dans des commissions tout en conservant son indépendance, selon le politicien du Mouvement Citoyens Genevois (MCG). C'est ce qu'a révélé la chaîne de télévision genevoise Léman Bleu.
Le premier sénateur musulman de Suisse est contraint d'agir vite. En effet, il est obligé de faire partie d'un groupe parlementaire pour siéger dans les commissions à Berne. C'est ici que sont effectués les travaux politiques préliminaires importants, que sont conclus les deals et que sont posés les jalons politiques. L'équation est simple: pas de groupe parlementaire, pas d'influence.
«Poggia n'a pas été accepté par l'UDC»
Mais l'UDC ne veut pas encore entendre parler de cette collaboration. Thomas Aeschi, conseiller national zougois et chef du groupe parlementaire de l'UDC, a immédiatement contredit les déclarations de Mauro Poggia sur X lundi.
Il insiste: le conseiller aux Etats Mauro Poggia n'a pas été admis dans le groupe parlementaire de l'Union démocratique du centre. Les services du Parlement sont en train de clarifier si, en tant que membre d'un groupe différent, il est possible d'être admis dans les rangs de l'UDC.
Les services parlementaires eux-mêmes restent discrets. «Nous ne prendrons pas position vis-à-vis des médias sur les questions concernant M. Mauro Poggia tant que la situation n'aura pas été clarifiée avec les personnes directement impliquées», ont-ils simplement répondu mardi.
Pas de décision avant mardi prochain
Thomas Aeschi note que son message est valable jusqu'à mardi prochain, au plus tard, lorsque l'UDC se réunira. Une communication officielle du parti suivra.
Si aucun accord n'est trouvé lors de la réunion de l'Union démocratique du centre, il est probable que le Genevois doive faire cavalier seul, c'est-à-dire sans groupe parlementaire à Berne. Ses deux collègues du Conseil national ont, quant à eux, déjà rejoint l'UDC.