Lutte contre la hausse des coûts
La gauche veut réduire le poids des primes pour les familles

L'augmentation des primes d'assurance maladie met de nombreuses personnes dans une situation financière difficile. Une conseillère nationale verte demande désormais plus de soutien pour les familles. Mais le Conseil des États mise sur une autre recette.
Publié: 27.09.2024 à 06:13 heures
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Dernière mise à jour: 27.09.2024 à 06:20 heures
La conseillère aux Etats UDC Esther Friedli demande l'augmentation de la franchise minimale pour les adultes afin de freiner les coûts de la santé.
Photo: keystone-sda.ch
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Lea Hartmann
La conseillère nationale des Vert-e-s Katharina Prelicz-Huber demande que les familles de condition modeste n'aient plus à payer de primes d'assurance maladie pour leurs enfants.
Photo: Keystone

La nouvelle augmentation des primes met de nombreux ménages dans le pétrin. Où trouver l'argent nécessaire pour payer l'assurance maladie? Un sondage de l'institut d'études de marché Marketagent Suisse a révélé que plus d'une personne sur sept s'attend à de sérieux problèmes financiers l'année prochaine en raison de cette augmentation.

Cette proportion est en hausse par rapport à l'année dernière et bien plus élevée en Suisse romande qu'en Suisse alémanique. La moitié des plus de 1000 personnes interrogées ont indiqué qu'elles ne devraient pas avoir de graves problèmes, mais qu'elles devraient limiter leur consommation en raison de la hausse des primes. Au moment du sondage, l'ampleur du coup de massue n'était pas encore connue.

La conseillère nationale zurichoise des Vert-e-s Katharina Prelicz-Huber est particulièrement préoccupée par la situation des familles. «L'augmentation des primes a pour conséquence que les gens se rendent chez le médecin le plus tard possible, voire plus du tout», fait-elle remarquer. En effet, une franchise élevée permet d'économiser beaucoup sur les primes, mais il faut alors payer soi-même les consultations médicales jusqu'à un montant beaucoup plus élevé. Selon la Zurichoise, cela est particulièrement difficile à encaisser pour les enfants et les adolescents.

Les familles ne doivent plus payer de primes pour les enfants

La politicienne demande donc que les familles soient davantage déchargées. Aujourd'hui, les cantons sont tenus de prendre en charge au moins 80% des primes des enfants pour les familles à bas et moyens revenus. Pour les jeunes adultes, le rabais sur les primes est d'au moins 50%. Pour Katharina Prelicz-Huber, cela ne va pas assez loin. À l'avenir, elle souhaite que l'État prenne en charge l'intégralité des primes des enfants et des jeunes – et les familles à bas et moyens revenus ne devraient plus rien payer. Plusieurs conseillères et conseillers nationaux du Parti socialiste (PS) et des Vert-e-s ont cosigné son intervention au Parlement.

Par ailleurs, les Vert-e-s demandent que le montant des primes soit à l'avenir lié au revenu. La conseillère nationale zougoise Manuela Weichelt a déposé une intervention en ce sens l'été dernier. Cette revendication n'est pas nouvelle, mais elle n'a pas encore pu s'imposer. Le PS s'en tient lui aussi à des recettes bien connues et réitère, après les nouvelles augmentations annoncées ce jeudi, sa demande d'un plafonnement des primes. Une telle mesure avait toutefois été rejetée par les électeurs en juin dernier.

L'UDC s'impose avec sa demande de franchise

Pendant ce temps, les partis bourgeois mettent l'accent sur la cause du problème: l'augmentation des coûts de la santé. Jeudi, le Conseil des États a approuvé à une nette majorité une augmentation de la franchise minimale pour les adultes, quelques heures seulement avant le vote des primes par le Conseil fédéral. C'est la conseillère aux États st-galloise Esther Friedli, membre de l'Union démocratique du centre (UDC), qui a déposé cette demande, espérant ainsi freiner l'explosion des coûts de la santé. La représentante de l'UDC thurgovienne Diana Gutjahr a déposé une intervention identique au Conseil national. Le Conseil fédéral soutient cette demande.

«Nous ne pouvons pas tous avoir recours à toujours plus de prestations de santé et nous plaindre ensuite des coûts et des primes élevés», a argumenté Esther Friedli au Parlement. Les assurés doivent également assumer leurs responsabilités. Cette exigence a suscité de vives réactions. C'est «une attaque frontale contre les malades chroniques et les personnes âgées», a mis en garde le conseiller aux États socialiste neuchâtelois Baptiste Hurni. Car ce sont eux qui choisissent le plus souvent la franchise la plus basse. En outre, l'utilité réelle de la mesure est controversée. La question de savoir de combien la franchise minimale doit augmenter reste ouverte. Les chiffres réalistes devraient être de 350 ou 400 francs. Mais le Conseil national doit encore donner son feu vert.

Non à la caisse maladie à budget

En revanche, une autre recette issue de la cuisine bourgeoise a été rejetée mercredi: le PLR a proposé une caisse-maladie à budget, qui coûterait peu, mais offrirait en contrepartie moins de prestations. Le Conseil national ne veut pas en entendre parler. La gauche n'était pas la seule à s'y opposer, les Vert'libéraux et le Centre aussi.

Ce dernier parti a adopté il y a quelques semaines un manifeste pour la santé dans lequel il résume ses revendications. Il fait référence à un rapport d'experts de 2017 qui avait proposé de nombreuses mesures d'économie. Mais les plus efficaces d'entre elles n'auraient pas été mises en œuvre à ce jour.

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