Manif anti-UDC samedi à Genève
«L’extrême-gauche me choque et m’attriste»

L’extrême-gauche romande appelle à la manifestation ce samedi en marge de l’assemblée des délégués de l’UDC à Genève. «Tout le monde déteste l’UDC», affirme le collectif anonyme Renversé, ce qui choque l’élu fribourgeois Nicolas Kolly. Interview.
Publié: 13.03.2023 à 16:43 heures
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Dernière mise à jour: 17.03.2023 à 20:11 heures
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Adrien SchnarrenbergerJournaliste Blick

Chef du groupe UDC au Grand Conseil fribourgeois, Nicolas Kolly a manqué de s’étrangler en arrivant à son étude d’avocats, ce samedi. «Tout le monde déteste l’UDC», affirme une affiche juste en face de son bureau.

Ce tract, arrivé jusque sur le boulevard de Pérolles, a été collé un peu partout en Suisse romande: il appelle à la manifestation ce 18 mars à Genève. Pourquoi au bout du Léman? Parce que c’est là qu’aura lieu l’assemblée des délégués de l’UDC en vue des élections fédérales.

Le rendez-vous est fixé à 15h, samedi après-midi au parc des Cropettes. La manifestation, non autorisée, vise à «combattre le mythe d’un parti proche du peuple et de ses intérêts», peut-on lire sur le site de Renversé.

Avocat et chef du groupe UDC au Grand Conseil fribourgeois, Nicolas Kolly est candidat aux élections fédérales.
Photo: DR
L'affiche qui a suscité l'ire du député fribourgeois...
Photo: DR

Qui se cache derrière ce site collaboratif de l’extrême-gauche romande? «Ni la police ni les médias n'ont réussi à remonter la piste permettant d'identifier les auteurs», expliquait récemment la RTS. Candidat aux élections fédérales sous la bannière UDC, Nicolas Kolly ne goûte que peu ces menaces anonymes. Interview.

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Nicolas Kolly, vous vous dites attristé que «cette extrême gauche arrive jusqu’à Fribourg». En quoi est-ce différent de Genève?
Je suis triste qu’on ose afficher de tels appels à la haine contre un parti gouvernemental, la première formation politique du pays. Ensuite, j’ai mentionné Fribourg parce que ce n’est pas du tout dans la culture locale et dans notre façon de faire de la politique. Nous tentons d’avoir des débats consensuels axés sur les solutions, pas sur ce type d’attaque. J’ai donc effectivement été surpris de voir cette affiche à Fribourg.

Vous êtes avocat: à votre sens, ce tract va-t-il trop loin?
On peut y voir une forme d’incitation à la haine, mais je ne pense pas que ce soit pénalement répréhensible. Cela tombe sous le coup de la liberté d’expression. Ceci dit, tout ce qui est excessif est insignifiant. Et de tels excès ne mériteraient aucune attention.

Paradoxalement, c’est ce que vous reproche Renversé: l’UDC serait extrême, «fasciste». Que répondez-vous?
Je ne savais pas qui était derrière ces affiches, donc je me suis rendu sur le site et j’ai lu que l’UDC était «le parti du suprémacisme blanc», dans un texte anonyme. Partant de là, je ne suis pas allé plus loin: cela dénote une méconnaissance flagrante de la politique suisse. Et de ce que veut dire le mot «fascisme». Ils se décrédibilisent eux-mêmes.

Un autre visuel proposé par «Renversé».
Photo: DR

C’est-à-dire?
Poser des affiches dans l’espace public pour affirmer que «tout le monde déteste» un parti politique gouvernemental et respectable, j’estime que cela s'apparente à des méthodes fascistes. Cela commence par les mots, mais il faut prêter attention à ce que cela n’évolue pas vers de la violence physique. Souvent les groupuscules terroristes ont commencé par des mots. Et ceux-ci avancent masqués, ce qui est de nature inquiétante.

Cela vous fait peur, dans l’optique de ce samedi?
Non, cela ne me fait pas peur pour notre assemblée. J’ai confiance dans les autorités, qui doivent éviter tout trouble à l’ordre public. Et j’espère que les autorités de surveillance pénale s'intéressent à ces groupuscules pour prévenir toute dérive violente.

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