Mariage pour tous
Quand Yves Nidegger compare les militants homosexuels aux islamistes

La campagne du référendum sur le «mariage pour tous» monte d'un cran. Le conseiller national UDC Yves Nidegger n'hésite pas à comparer les militants LGBTIQ aux islamistes, que ce soit Daech ou les talibans.
Publié: 25.08.2021 à 11:29 heures
Daniel Ballmer, Jocelyn Daloz (adaptation)

Des talibans, on retiendra les images de femmes en burka bleue mises à mort dans les stades à la mi-temps d’un match. De Daech, les vidéos d’otages décapités. Ce qu’Yves Nidegger retient surtout: leur intransigeance idéologique qui lui rappelle celle qu’il reproche aux militants LGBTIQ menant la campagne pour le référendum «mariage pour tous» du 26 septembre.

En effet, le conseiller national UDC genevois écrit dans une tribune publiée sur le site officiel de l’UDC Suisse: «Parfois, je me dis que le lobby LGBTIQA + est aux minorités sexuelles ce que l’islamisme est aux musulmans: un front politique extrémiste, intimidant, mais peu représentatif, qui rêvent d’imposer sa propre loi à l’ensemble de la société».

«Extrémiste et intimidant»

Le politicien de l’UDC ne laisse planer aucun doute sur ce qu’il pense du «mariage pour tous»: rien de bien. Son parti lui emboîte le pas, puisque l’assemblée des délégués a clairement suivi la direction du parti et a décidé de voter non, même si un comité pour le mariage gay s’était formé au sein du parti.

L'ouverture du mariage aux couples homosexuels est également prévue en Suisse. Cette décision a été prise par le Parlement après des années de débat.
Photo: Keystone
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«On devrait vraiment avoir de la pitié»

«Bien sûr, de telles déclarations sont choquantes», déclare Roman Heggli de Pink Cross, l’organisation faîtière des hommes gays et bisexuels de Suisse. Toutefois, il affirme que de telles «accusations abjectes» étaient prévisibles, même avant la campagne référendaire. Pour lui, cela montre «à quel point l’homophobie est encore ancrée dans notre société».

Le conseiller national Nidegger discrédite sa propre position avec de telles déclarations, estime Roman Heggli. Il sait probablement lui-même que c’est du n’importe quoi. «Sinon, il faudrait en fait le plaindre d’avoir si peur de quelques drapeaux arc-en-ciel», poursuit Heggli, directeur de Pink Cross. «Peut-être que nous devrions l’inviter à notre bureau LGBT pour un café, afin de lui montrer que nous n’avons pas d’agenda secret néfaste.»


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