Neutralité suisse en cause
L'UDC exige le retrait immédiat de la Swisscoy au Kosovo

Les tensions qui se sont ravivées ces dernières semaines au nord du Kosovo font réagir l'UDC. Le parti critique depuis longtemps l'engagement de militaires suisses dans le pays des Balkans. Il estime que les soldats doivent être rapatriés au plus vite.
Publié: 31.12.2022 à 06:02 heures
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Dernière mise à jour: 31.12.2022 à 09:30 heures
Lea Hartmann

Le conflit entre le Kosovo et la Serbie semble s'être quelque peu apaisé ces derniers jours. Le président serbe, Aleksandar Vucic, a annoncé qu'il allait faire évacuer les barrages routiers dans le nord du Kosovo. Un signe positif.

Du côté de l'UDC, on s'alarme néanmoins. En cause: les militaires suisses de la Swisscoy, stationnés au Kosovo dans le cadre de la KFOR, la force armée multinationale mise en place par l'OTAN. Le fait que des soldats helvétiques puissent être impliqués dans un conflit en cas d'escalade est un scénario qui fait frémir le parti.

«Viola Amherd doit préparer le retrait de la Swisscoy»

«En aucun cas des membres de l'armée suisse ne doivent être impliqués dans une telle situation, écrit le politicien UDC Mauro Tuena dans un communiqué du parti. La Suisse est un pays neutre et n'est pas membre de l'OTAN.» En cas de conflit, elle ne doit pas prendre position.

Depuis plus de 20 ans, l'armée suisse envoie des militaires au Kosovo pour y maintenir la paix.
Photo: Keystone
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Pour l'UDC, il est donc impératif que Berne retire immédiatement les 195 militaires présents sur la zone concernée. «La cheffe compétente du DDPS, Viola Amherd, doit immédiatement préparer le retrait de la Swisscoy. D'autant plus que cet engagement militaire plus que douteux coûte environ 45 millions de francs par an», a déclaré Mauro Tuena.

Il n'a pas fallu attendre les tensions de ces dernières semaines pour que l'UDC s'oppose à la prolongation de l'engagement de la Swisscoy au Kosovo. Le parti s'est toujours positionné contre la présence des troupes suisses dans l'ancienne province serbe à majorité albanophone, invoquant le principe de neutralité.

L'armée n'est pas d'accord

Qu'en pense la principale concernée, l'armée suisse? Elle a récemment fait savoir à Blick qu'un rappel des troupes n'était pas à l'ordre du jour. Si la situation devait s'aggraver et que la Serbie envahissait le Kosovo, ce ne serait pas la tâche des militaires suisses de défendre le pays, a précisé Daniel Seckler, porte-parole de Swissint, le centre de compétences pour la promotion de la paix de l'armée suisse.

«Une intervention armée serait menée par d'autres nations fournissant des troupes», explique-t-il. La Swisscoy est uniquement compétente dans le domaine «de la garantie d'un environnement sûr et stable ainsi que de la garantie de la liberté de mouvement» au Kosovo.


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