Pas d'amélioration en vue
Beaucoup de Suisses souffrent du rhume des foins cette année

La saison des allergies bat son plein. Le rhume des foins touche la Suisse de plein fouet. Blick vous explique pourquoi certaines personnes souffrent plus que d'autres et vous prédit combien de temps cela va durer.
Publié: 01.06.2023 à 06:01 heures
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Dernière mise à jour: 04.06.2023 à 10:54 heures
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Anastasia Mamonova

Vous vous mouchez et vous avez les yeux qui coulent? Vous avez sûrement le rhume des foins. Dès que les températures augmentent et que le soleil réapparaît derrière les nuages, les allergies font leur grand retour. Blick vous explique pourquoi cette année n’est pas ordinaire en ce qui concerne les pollens.

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Quelle plante fleurit actuellement?

Les personnes allergiques au pollen de graminées sont particulièrement touchées ce printemps. «Avec le temps chaud et sec ainsi que le vent, le pollen s’envole en grande quantité», explique Sonja Hartmann, experte de la Fondation aha!, le Centre d’Allergie Suisse, à Blick. «Les graminées sont les principaux déclencheurs des allergies au pollen. C’est à eux que réagissent 70% des personnes souffrant du rhume des foins.»

Le rumex et le plantain sont en fleur actuellement. Leur pollen n’atteint toutefois que des niveaux de pollution faibles à modérés.

Le rhume des foins touche actuellement de nombreuses personnes en Suisse.
Photo: Shutterstock
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Le pollen est-il particulièrement présent cette année?

Oui, c’est ce que confirme Roger Perret de Meteo News à Blick. «La charge est effectivement particulièrement élevée cette année, car le printemps a été très humide.»

Selon lui, les précipitations ont surtout favorisé la végétation en Suisse alémanique. «Si l’on regarde les prairies, les herbes sont beaucoup plus hautes et plus saines que d’habitude. C’est très favorable à la formation de pollen», explique le météorologue. L’experte en allergies précise que «la fleur d’un seul brin d’herbe contient environ quatre millions de grains de pollen. Ces pollens sont particulièrement petits et sont transportés par le vent sur de longues distances.»

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Pourquoi la présence des graminées est-elle différente chaque année?

Cela est lié aux années de fortes reproductions. Durant celles-ci, les arbres produisent davantage de fleurs à intervalles réguliers, souligne le Centre des Allergies.

Mais désormais, les intervalles se raccourcissent. Dans le cas de l’épicéa, l’intervalle habituel serait de six ans. Mais ces dernières années, il a connu une année de forte floraison en 2020 et l’année dernière. Selon les chercheurs, le fait que les intervalles se raccourcissent est également lié au changement climatique.

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Combien de temps la pollution pollinique va-t-elle encore durer?

Une amélioration prochaine n’est pas en vue. «La saison des graminées se poursuit jusqu’en août», souligne Roger Perret. Mais c’est la météo qui déterminera si la concentration restera aussi élevée qu’actuellement. S’il fait sec, la concentration reste élevée. Si la pluie arrive, les valeurs baissent. Toujours est-il que «ça ne va pas s’aggraver», rassure le météorologue.

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Quel est le rôle du réchauffement climatique?

Le réchauffement climatique a sa part de responsabilité dans la pollution pollinique, parce que de nombreuses plantes fleurissent plus tôt. «Le noisetier, le bouleau et le frêne commencent à fleurir environ deux à trois semaines plus tôt qu’il y a 30 ans. Les graminées fleurissent approximativement dix jours plus tôt en mai et certaines plantes fleurissent plus longtemps en automne», confirme Sonja Hartmann.

En d’autres termes, selon le type de plante, on souffre beaucoup plus longtemps – surtout si l’on est allergique au pollen de graminées ou d’herbes.

Il se peut en outre que l’on développe soudainement une allergie alors que l’on n’habite pas du tout en plaine. En effet, avec la hausse des températures, la végétation évolue en Suisse. Ainsi, le bouleau allergène pourrait à l’avenir se répandre dans des régions plus élevées, ce qui entraînerait une augmentation du pollen dans les montagnes.

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Que peuvent faire les personnes allergiques?

Espérer qu’il pleuve. «Lorsqu’il fait trop froid ou qu’il pleut, les plantes ne libèrent pas de pollen», explique Sonja Hartmann.

Roger Perret partage partiellement cet avis: «En cas de courtes averses, c’est plutôt pire, car elles font éclater les pollens. Conséquence: davantage d’allergènes sont libérés. Mais si la pluie persiste, les pollens sont nettoyés.»

Mais pas de pluie en vue en plaine. «Jusqu’à la fin de la semaine prochaine au moins, le temps restera aussi sec qu’actuellement. Seules les montagnes pourraient connaître des averses et des orages isolés.»

Mais même sans pluie, la montagne pourrait être une planche de salut pour les personnes allergiques. En effet, «à partir de 1500 mètres, la concentration n’est plus aussi élevée», explique Roger Perret. Toutefois, cela pourrait bientôt changer, car même en altitude, les graminées vont bientôt fleurir davantage, souligne le météorologue.

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