Pas d'interdiction pour autant
Le National veut restreindre la vente de pesticides toxiques

Les utilisateurs non professionnels de produits phytosanitaires toxiques devraient suivre une formation au même titre que les professionnels. Le National soutient l'idée de restreindre la vente, mais ne veut pas d'une interdiction.
Publié: 14.09.2022 à 17:26 heures

Il a accepté mercredi par 104 voix contre 90 une motion largement remaniée de Maya Graf (Vert-e-s/BL). Le Conseil des Etats devra revenir sur la question.

La Bâloise voulait interdire la vente aux jardiniers amateurs de pesticides toxiques. Environ 10% de ces produits, soit quelque 200 tonnes de substances actives dont certaines très toxiques, sont appliqués par des jardiniers amateurs en Suisse, a rappelé Sophie Michaud Gigon (Vert-e-s/VD).

On n'a pas de garanties que les adaptations annoncées par le Conseil fédéral soient mises en oeuvre. «On a déjà constaté un recul puisque l'administration est revenue en arrière en ce qui concerne une utilisation des herbicides pour les non professionnels», a-t-elle ajouté.

Le National se positionne pour restreindre la vente de pesticides mais ne veut pas d'interdiction pour autant.
Photo: keystone-sda.ch

Un compromis

Mais pour l'UDC, il n'y a pas lieu de légiférer. Des mesures ont déjà été prises. Il faut éviter une surréglementation, a déclaré Thomas Aeschi (UDC/ZG). Le chef du Département fédéral de l'Intérieur Alain Berset a aussi assuré que les mesures du plan d'action, adopté en 2017, avançaient.

La motion modifiée propose un juste milieu entre le laisser-faire et l'interdiction, a indiqué Olivier Feller (PLR/VD) pour la commission. Les utilisateurs non professionnels de produits phytosanitaires considérés comme toxiques devraient être soumis à l'obligation de suivre une formation.

Il s'agirait d'une courte instruction sur la manière d'utiliser, de stocker et d'éliminer les substances, a précisé Olivier Feller. Plusieurs se sont interrogés sur la lourdeur du dispositif. Est-ce bien raisonnable de demander à un particulier de suivre une formation peut-être d'un jour pour soigner ses rosiers, s'est demandé Alain Berset.

La proposition a finalement passé malgré le vote groupé du PS, des Verts et du PVL qui auraient préféré la version originale. La proposition de l'UDC de rejeter à la fois la motion de Maya Graf et celle remaniée a échoué par 107 voix contre 84.

(ATS)

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