Pas du goût de Gatrosuisse
«L'extension du certificat Covid diviserait la société»

Le ministre de la Santé Alain Berset veut que le certificat Covid devienne obligatoire à l'intérieur des restaurants et des bars, ce qui ne plaît pas à Gastrosuisse. L'association s'est exprimée à 15h30.
Publié: 25.08.2021 à 19:47 heures
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Dernière mise à jour: 25.08.2021 à 22:30 heures
Patrik Berger, Lauriane Pipoz (adaptation)

L'association professionnelle Gastrosuisse s'oppose à la décision d'étendre le certificat Covid à l'intérieur des restaurants, bars et clubs. Lors d'une conférence de presse, à 15h30, elle a affirmé à travers son président que cette utilisation étendue du pass Covid conduirait à une discrimination et pourrait diviser la société.

«Discriminatoire»

«Nous sommes inquiets, a déclaré Casimir Platzer, président de Gastrosuisse. Récemment encore, le Conseil fédéral avait parlé d'un retour à la normale du pays. Or, il se montre soudain convaincu qu'une sortie dans un restaurant, un bar ou un café ne devrait être possible qu'avec un certificat Covid.»

«Cette mesure est discriminatoire et diviserait notre société, a-t-il poursuivi. Environ 40 à 50% de la population serait exclue d'une partie importante de la vie sociale. Le Conseil fédéral et certains cantons ne semblent pas comprendre qu'aller au restaurant est un acte quotidien pour pas mal de gens», a-t-il regretté.

Casimir Platzer, président de Gastrosuisse, ne voit pas d'un bon œil le certificat obligatoire.
Photo: KEYSTONE/Anthony Anex

«Un million de personnes ne pourraient plus aller boire un verre à l'intérieur»

Les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration voient défiler chaque jour environ 2,5 millions de personnes. «Or, avec cette mesure, plus d'un million de personnes ne pourraient plus se rendre dans un restaurant, un café ou un bar», a martelé le président de Gatrosuisse. Pour lui, c'est très clair: «Pratiquement personne ne se fera tester pour aller prendre un café ou une bière après le travail. Et de toute façon, les ressources pour effectuer ces tests seraient loin d'être suffisantes».

On ne peut pas se servir du secteur de l'hôtellerie pour augmenter le taux de vaccination, a-t-il ajouté. «Cela ne pourrait avoir qu'un effet néfaste. Tout le monde devrait être le bienvenu dans nos établissements. Les invités consomment assis. L'introduction d'un certificat obligatoire n'aurait donc pas beaucoup d'effet. C'est encore les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration qui devraient faire les frais de cette situation, pour une mesure qui ne ferait qu'augmenter les réunions dans le cadre privé. Qui se font sans concepts de protection.»

Ces déclarations font écho à celles du Conseil fédéral, qui s'est dit aujourd'hui favorable à une telle extension. Dans les pays voisins comme la France ou l'Autriche, le certificat est depuis longtemps monnaie courante dans les restaurants et les bars.

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