Peter Hegglin raconte son séjour aux soins intensifs
«Avec le vaccin aussi, vous prenez un risque»

Le conseiller aux États du Centre Peter Hegglin (60 ans) s'est retrouvé aux soins intensifs à cause du coronavirus. Sorti de l'hôpital à la fin juin, le Zougois raconte son expérience, qui n'a pas changé sa position sceptique par rapport au vaccin.
Publié: 28.07.2021 à 09:31 heures
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Dernière mise à jour: 28.07.2021 à 11:45 heures
Interview: Ladina Triaca

Jeune sexagénaire, Peter Hegglin était très en forme en ce début d'été. Jusqu'à ce qu'il soit atteint par le coronavirus, qui l'a emmené à l'hôpital. Dans une interview à Blick, le père de famille explique cette expérience et ce qu'il en retient.

Vous avez passé six jours aux soins intensifs en juin à cause du Covid-19. Comment allez-vous désormais?

Peter Hegglin: Ça va plutôt bien. J'ai pu aller faire du jogging le week-end dernier et me remettre un peu à la randonnée en montagne. Je me sens aussi en forme qu'avant.

Aujourd'hui, Peter Hegglin se porte à nouveau bien.
Photo: Keystone
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Comment avez-vous vécu cette expérience des soins intensifs?

Je n'avais que peu de douleurs et n'ai jamais eu de problèmes respiratoires. De manière ironique, je n'ai jamais perdu le goût, comme beaucoup de patients Covid. Bien au contraire: j'ai dû faire l'impasse sur les soupes et les sauces de la viande, parce que leur arôme était trop prononcé!

Mais alors, qu'est-ce qui vous a amené aux soins intensifs?

Le problème, c'est que mes poumons se sont infectés et que je n'arrivais pas à absorber suffisamment d'air. Sans assistance et une oxygénation supplémentaire, je n'aurais pas réussi à m'en sortir.

À quel moment avez-vous compris que c'était du sérieux?

J'étais fatigué, j'avais de la fièvre. Mais je voulais absolument tenir jusqu'au week-end, parce que c'était le mariage de ma fille. Lors des préparations, le samedi matin, je me suis mis à transpirer et j'ai chuté sur le sol. En raison justement de ce manque d'oxygène. Et tout à coup j'étais à l'hôpital.

Vous n'avez donc pas pu accompagner votre fille à l'autel?

C'était ma plus grosse crainte! Mais elle a repoussé son mariage dès qu'elle a vu que je devais être amené à l'hôpital. Nous avons pu rattraper cette belle fête le week-end dernier – fort heureusement.

Vous n'étiez pas vacciné. Pourquoi avoir fait ce choix?

Je n'appartiens pas au groupe à risque et je ne voulais pas passer avant les autres. Il faut aussi reconnaître que je pensais à tort avoir déjà été infecté par le Covid l'année dernière et avoir ainsi des anticorps.

Regrettez-vous de ne pas être passé par la case piqûre?

Non. Je ne suis pas un opposant à la vaccination, mais je ne suis pas non plus pour qu'elle devienne obligatoire. Après tout, c'est aussi un risque! Je trouve regrettable que les membres du corps médical fassent l'objet d'une telle pression pour se faire vacciner.

Vous ne voulez pas passer avant les autres, mais désormais il y a assez de doses pour tout le monde. Allez-vous recevoir une dose unique, comme le recommande l'OFSP pour les personnes guéries du Covid?

Cette question ne se pose pas pour l'instant. Je suis guéri, et c'est la meilleure protection qui soit.

Donc pas de vaccin, même si le Covid vous a emmené à l'hôpital?

Mon immunité naturelle me protège six mois, selon les scientifiques. Si le virus est toujours aussi virulent à ce moment-là, je considérerai d'aller me faire vacciner.

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